Volontairement vers le féminin.
Ce matin, les mots écrire, écriture, avant le mot littérature.
Qui me mènent au livre Écrire au féminin au Canada français.
J’y passe l’avant-midi. Parmi ces universitaires qui ont un vocabulaire que je n’ai/n’aurai jamais. Devant leurs mots que je ressens plus que je ne comprends.
Je note les noms, nouveaux pour moi, qui existent pourtant depuis longtemps, si près (au Canada) : Lise Gaboury-Diallo, Andrée Christensen, Simone Chaput.
Je note des thèmes : l’identité fragmentée ou cette impression de duplication du soi.
Je retiens les mots : fragments et double.
mon id / entité n’est qu’une série
d’approximations
une foule d’éventualités
fragmentées
mes réactions
une litanie changeante selon la mesure
de l’urgence
moi toujours à refaire
à rattacher à mon esprit volage
Lise Gaboury-Diallo
Être tant de personnes dans une seule, avoir tant d’identités. Les accepter, les aimer toutes. Sans toujours les comprendre.
Un an que mon dentier du bas me fait mal. Pas tout le temps, pas à chaque repas. Juste à droite.
Du déni, certes. De l’orgueil sûrement. Ça va passer, ça ne fait pas si mal.
Toujours cet autre moi (un des) qui ne sait pas décider, qui ne sait pas ce qui est bien pour elle. Dépendante et indépendante à la fois, qui veut prouver quoi à qui? qui attend que ça passe, qui passe après les autres. Comme ma mère.
Même pas une question d’argent, l’ajustement fut gratuit. Même après un an.
Je suis de diable et d’ange. De bourreau et de martyre. D’accusations et de pardons. De beaucoup de mots et de peu d’écoute pour moi-même. De tout et de rien. De mal et de bien.
Compartimentée-s, fragmentée-s.