Le Musée des beaux-arts de Montréal présente depuis le 29 mai dernier une toute première rétrospective consacrée à l’œuvre d’Yves Saint Laurent, en partenariat avec les Fine Arts Museums of San Francisco ainsi que la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent. L’exposition Love, qui présente près de 150 modèles grandeur nature, voyagera ensuite à San Francisco afin de présenter aux Américains les splendeurs du maître de la haute couture.
Le défunt créateur a révolutionné l’univers de la mode, en conférant au vêtement féminin un fort zeste d’audace, notamment en octroyant à la gent féminine le droit à l’habit masculin. Il a entre autres inspiré certaines de ses réalisations du très viril smoking, pour ne citer que cet exemple. Car comme l’a dit Pierre Bergé: Chanel a donné la liberté aux femmes. Yves Saint Laurent leur a donné le pouvoir.
Vendredi après-midi, j’ai profité d’une journée de vacances bien méritée pour aller jeter un coup d’oeil à cette exposition dont le côté glamour m’intriguait fortement. Les robes présentées sont exactement celles des mannequins qui ont défilé sur les passerelles des hauts lieux de la mode. D’ailleurs la taille des étoffes offertes au regard a de quoi complexer un touuuut p’tit peu légèrement la demoiselle qui visite les lieux.
Magnifique exposition. Mais bien trop courte. On aurait eu intérêt à l’agrémenter de plus d’éléments, de diversifier les artefacts, d’en mettre plein la vue au visiteur qui s’attend à un luxe et un faste de tissus, paillettes et couleurs. Il y a bien quelques croquis dans l’une des salles, ainsi que des vidéos, mais en visiteuse gourmande que je suis, j’aurais aimé en voir plus. Beaucoup plus.
Un exemple. Le parcours est divisé en quatre sections principales, évoquant les inspirations et le parcours du designer et, dans la salle consacrée aux créations reliées à l’univers de l’art, il aurait été intéressant de fusionner vêtements et œuvres d’art. Visuellement, ces couplages entre robes et toiles de Braque, Mondrian et compagnie auraient renforcé visuellement ces associations.
Il m’a fallu quelques 40 minutes pour faire deux fois le tour des lieux. Je le confesse, je lis rarement les panneaux. La visite aurait certes duré plus longtemps si j’avais pris le temps de consulter toutes les notices explicatives, mais lorsque je vais au musée, c’est pour m’imprégner de visu des oeuvres exposées. On déniche aisément de l’information sur un sujet donné - les bibliothèques et internet foisonnent de données de toutes sortes. Tandis qu’il est plus ardu d’apprécier une “vraie” œuvre. Vous essaierez, pour voir, de faire l’expérience d’un réel sentiment en regardant la copie glacée d’une toile dans un livre d’art.
Intemporel, l’art d’Yves Saint l’est sans aucun doute. Incontournable, aussi. L’univers de la mode se souviendra encore longtemps de sa contribution particulière au monde du glamour et des talons hauts.
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Love. Yves Saint Laurent. Du 29 mai au 28 septembre 2008. Musée des Beaux-Arts de Montréal