Le président français a applaudi hier via X la victoire extraordinaire du nageur Français Léon Marchand. « La France est fière », ajoute le président français. C’est vrai, la France est fière des médailles de ses champions. Parce qu’elle veut que ce vieux et grand pays tienne son rang, l’un des premiers, dans le sport comme ailleurs.
Comme d’habitude avec ce président que les Français commencent à connaître, toutes les ficelles sont bonnes pour redresser une image en chute libre dans l’opinion. En témoignent les sifflets entendus dans le public lorsqu’il a déclaré officiellement l’ouverture des JO. Dans ce contexte, tout est bon, même la récupération du beau sentiment de fierté nationale qui sous-tend les JO comme toutes les compétitions sportives internationales. Ce sentiment national qu’il méprise. L’homme n’est pas à une contradiction près : il n’y a que lui pour tenter de grimper sur le marchepied d’une grande nation au lendemain d’une cérémonie d’ouverture des JO qu’il a applaudie et qui a abimé comme jamais le pays qu’il préside.
Macron, pas plus que les responsables de ce fiasco, ne peuvent s’en tirer à si bon compte, ni cacher derrière nos médailles les dégâts occasionnés à l’image de la France.
Le pays a vu ce que le pouvoir voulait montrer au monde. Il a subi la gifle donnée à sa culture, à ses mœurs, à son histoire, à sa religion fondatrice, le catholicisme. Le pays a lu les commentaires de la presse internationale, constaté que certains passages de cette cérémonie avaient été censurés dans différents pays, comme les Etats-Unis. L’irresponsabilité, le culot, la déconnection d’un petit réseau parisianiste idéologue, ivre de lui-même, de ses certitudes et de sa mission décivilisatrice, saturé d’entre-soi et totalement coupé du pays ne peut refermer le dossier sans tambours ni trompettes, après quelques interviews, et passer à autre chose. Les Français outrés et humiliés sont en droit de demander des comptes.
C’est la France qui organise les JO et doit s’y reconnaître
La parade nautique a coûté de 120 à 130 millions d’euros, selon Le Canard enchaîné et Le Monde. La France, en grande difficulté financière après sept années de macronisme au pouvoir, a décidé d’investir quatre fois le budget de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres en 2012, estimée à 34,5 millions d’euros. Une cérémonie qui avait mis en scène avec talent l’histoire et les caractéristiques du Royaume-Uni.
Peu importe que les sponsors des JO de Paris 2024 participent, avec les Français, au règlement de la facture. C’est la France qui organise les JO et doit s’y reconnaître, pas seulement une petite coterie parisienne habituée des théâtres subventionnés.
Que s’est-il passé ? Selon Le Point, Thierry Reboul, le directeur exécutif des cérémonies de Paris 2024, a présenté en 2019 à Tony Estanguet, le président du Cojop (Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques) le fil de la soirée. Estanguet aurait accepté d’enthousiasme. « La maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président de la République sont également sous le charme, écrit Le Point. Le projet est entériné en décembre 2021 par le Conseil d’administration du Cojop ». Seul l’ancien ministre et champion Guy Drut aurait souligné l’incertitude de la facture et les risques sur la sécurité de l’événement.
BV a donc des questions précises, lourdes et graves. Ces questions, nous les avons posées par email aux organisateurs des JO, via le service de presse. Les voici :
Quel est le montant précis des investissements engagés par le CIO pour l’organisation de la cérémonie d’ouverture ? La facture a-t-elle été réévaluée dans le temps ?
Comment les 120 à 130 millions d’euros (chiffres Canard enchaîné) ont-ils été ventilés par ordre d’importance des investissements ?
Comment s’est décidé le choix de Thomas Jolly, nommé directeur artistique des cérémonies ?
Qui a voté pour et contre ce choix ?
Quel est le montant des rémunérations de Thomas Jolly ?
Quel est le montant des rémunérations des artisans de cette cérémonie : Fanny Herrero – scénariste, Leïla Slimani – écrivaine, Patrick Boucheron- historien, et Damien Gabriac, auteur de théâtre ?
Qui a sélectionné les acteurs et troupes ?
Parmi les artistes et troupes engagées, quels sont les 20 plus gros salaires, les 20 plus gros cachets ?
Qui a décidé et validé les détails de la cérémonie, notamment les moments les plus polémiques : la Cène (même si Thomas Jolly dément aujourd’hui sans convaincre toute imitation du dernier repas du Christ), la prestation d’Aya Nakamura avec la Garde républicaine, le trouple, Philippe Katerine nu, etc. ?
Quelles ont été les implications et validations sur ces points du Comité d’organisation des JO, de l’Etat et de la Mairie de Paris ?
L’Etat macroniste et l’organisation des JO doivent maintenant répondre. Les Français, pour beaucoup furieux et offusqués, ont le droit de savoir ce qu’on fait en leur nom et comment. Ils ont aussi le droit de ne pas oublier, de ne plus laisser faire et de ne pas laisser tomber. La France demande des comptes. Notre courriel est parti ce jour, nous vous communiquerons la réponse dès réception.
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