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Le totalitarisme est-il de gauche ?

Publié le 09 août 2024 par Zebralefanzine @zebralefanzine

Je me souviens qu'un blogueur avait intitulé un de ses billets, sous le bref règne de François Hollande : "Pour un Mai 68 de droite !" ; ce blogueur, dont j'ai oublié le nom, n'avait-il pas anticipé le mouvement des Gilets jaunes ? Non pas que les Gilets jaunes soient spécialement "de droite", mais il est évident que ce mouvement a piétiné allègrement la culture qui relie les élites oligarchiques françaises aux minorités plus ou moins délimitées qui votent à gauche. Ces valeurs étaient entièrement démagogiques, suivant la démonstration de l'humoriste Dieudonné, qui a naturellement trouvé un assez bon accueil auprès des Gilets jaunes.

Prenons ainsi l'exemple de l'écologie : l'écologie politique de gauche est entièrement démagogique dans la mesure où elle vise à capter les voix d'un électorat plutôt jeune, en se gardant de dire PAR QUEL MOYEN PRATIQUE on pourrait empêcher l'économie capitaliste, qui repose sur le gaspillage, de gaspiller. La décroissance n'est pas un moyen pratique, c'est une théorie qui occulte la paralysie de l'Etat capitaliste. On ne peut plus être rationnellement "décroissant" après le confinement sanitaire, au cours duquel D. Trump a conduit la politique de décroissance la plus radicale du XXIe siècle. 

Ce que l'écologie politique propose aux jeunes écologistes, en France comme en Allemagne, c'est d'écoper l'océan. Cela n'enlève rien à la sincérité de certains écologistes (il faut avoir moins de vingt ans pour être écologiste ET sincère), mais si les personnes sincères dérangeaient un tant soit peu l'oligarchie, Louise Michel n'aurait pas été honorée au cours des Jeux olympiques de Bernard Arnault & Cie.

Pour répondre à une question posée dans "Charlie-Hebdo" : - Quel est le problème avec Georges Soros ? Le problème avec G. Soros, c'est qu'il fomente des mouvements féministes et écologistes dont les buts n'ont rien à voir avec l'amélioration de la condition des femmes, ni avec l'écologie.

Logiquement les Gilets jaunes n'ont pas fait de l'écologie une priorité : les Gilets jaunes sont avant tout les cocus d'un système de gouvernement qui ôte à la classe moyenne tout pouvoir de décision. Le constat du coup d'Etat institutionnel et médiatique fait par les Gilets jaunes a plus de cinquante ans de retard sur "Mai 68". Cette réalité politique derrière les slogans démocratiques pourrait être enseignée à l'école : si elle l'était, Jean-Michel Blanquer n'aurait pas remercié les syndicats marxistes dans le "Figaro magazine" pour "leur excellent travail".

Les Gilets jaunes sont les cocus d'un système oligarchique qui a presque entièrement désorganisé le monde du travail : cette désorganisation est apparue à travers le confinement sanitaire et les dérogations accordées à telle ou telle profession, sans aucune logique sanitaire. La logique du confinement médical et policier fut une logique de crise capitaliste : que la presse capitaliste ait cherché à dissimuler cet aspect, on le conçoit aisément, mais la presse de gauche y a mis plus d'entrain encore.

De façon caractéristique, Elisabeth Borne convoqua le discours mystique sur la "valeur travail" ; parler de la "valeur travail" est la façon la plus abstraite et la moins pratique de parler du travail, puisque cela revient à en parler sous l'angle du rendement : le rendement de beaucoup de métiers utiles est pratiquement impossible à calculer ; en revanche le fisc peut calculer le rendement d'une prostituée, mais son utilité sera beaucoup plus difficile à évaluer. Etc.

Certains Gilets jaunes ont pu s'interroger sur la décision d'E. Macron de faire passer "en force" la réforme des retraites, alors même qu'elle semble plus symbolique qu'autre chose. Historiquement, quoi qu'en dise la propagande syndicale, l'oligarchie capitaliste a TOUJOURS imposé ses décisions par la violence, non seulement E. Macron, quoi qu'elle préfère en temps de paix la violence de la propagande à celle de la police.

L'angle de la désorganisation du travail par l'oligarchie devrait être celui, non idéologique, des Gilets jaunes. Cette désorganisation est la première cause de chaos social. En ce sens, Bruno Le Maire a bien raison de se dire "anarchiste". De quel droit a-t-il renfloué l'industrie du tourisme, ruinée par la politique de confinement ?

L'angle idéologique est un piège tendu par les médias de l'oligarchie. L'angle non-idéologique permet de faire apparaître deux phénomènes démagogiques :

- le RN est payé pour faire porter le chapeau du chaos social, exacerbé par la crise, aux immigrés qui n'en sont en réalité que les sujets passifs (esclaves), ou les victimes, au même titre que les Français de souche. Le RN n'est pas le parti des Français de souche, il n'est pas le parti des Français du tout, car la police et l'armée n'ont pas comme priorité l'ordre public ni la sécurité des frontières : les Jeux Olympiques de Paris en sont la preuve, qui constituent une prise de risque capitaliste.

En s'offrant le RN, l'oligarque Bolloré s'offre un discours occultant la responsabilité des oligarques français dans la dérégulation criminelle de l'immigration (les milliers de migrants noyés en mer Méditerranée témoignent de la criminalité de la politique des oligarques à l'échelle européenne).

La défense de la "cause palestinienne" par J.-L. Mélenchon est elle aussi démagogique : le parti de J.-L. Mélenchon a été incapable de s'opposer à la guerre en Ukraine, dont le profit pour l'un ou l'autre des belligérants demeure mystérieux : on voit donc mal ce que J.-L. Mélenchon pourrait faire pour la cause palestinienne, instrumentalisée par certains pays arabes eux-mêmes ? Ce faisant Mélenchon donne prise à la déclaration de guerre raciale de B. Netanyahou, risquant de faire passer les Français musulmans ou d'origine immigrée pour des étrangers. Se servir de la cause palestinienne comme d'un argument électoral, c'est tomber dans le piège idéologique tendu par l'oligarchie, à commencer par son représentant le plus efficace, François Hollande.

Il va de soi que le mouvement des Gilets jaunes, d'autodéfense de la classe moyenne active, n'a aucun intérêt à soutenir la cause sioniste, c'est-à-dire la politique militaire de l'OTAN, qui fait courir un risque de guerre mondiale plus intense. Il faut être de gauche pour avoir oublié à quel point le Front populaire de 1936 est un symbole sinistre. Il précède de trois ans une guerre mondiale et un génocide, dont la SFIO se lava les mains en votant les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Qui entraîna la classe ouvrière dans cette guerre civile atroce pour le compte de l'oligarchie ? Certainement pas la droite, dont Karl Marx prédisait qu'"elle sera toujours trop stupide pour méduser le peuple".

Or la Guerre froide entre l'OTAN et la Russie est ce qui rend la paix entre Israéliens et Palestiniens impossible. Qu'est-ce qui est préférable, un droit et des institutions internationales hypocrites, ou pas de droit international du tout ? La réalité est que le déchaînement de violence meurtrière entre le Hamas et l'armée israélienne est le produit du droit international, exactement comme l'épidémie mondiale de coronavirus est le résultat de l'ineptie des politiques de santé publique de l'OMS : la politique de l'OMS a bien failli entraîner en Inde une révolution sanglante.


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