C'est, hélas, souvent pareil ... quasiment scientifiquement, chirurgicalement.
C'est déplorable de se dire qu'en donnant toutes les clefs, on n'arrive pas éviter cela malgré les alertes et les mots posés. C'est le constat de l'inexorable mais c'est aussi cela la vie.
En écoutant la chanson de Slimane "Mon amour", un couplet résonne assez fort et j'écris ces lignes en écoutant ces paroles.
J'sais pas pourquoi
Je rejoue la scène
Et c'est toujours la même fin qui recommence
Tu n'entends pas ma peine ?
On en fait quoi ?
C'est décidé : je ne reviendrai pas. J'ai cru longtemps que ce qui me rapprochait de Benjamin*, de Yannick*, de Fred*, d'Olivier*, de Christophe*, de Romain*, de Stéphane*, de Julien*, d'Eric*, de Laurent* valait mieux que des chamailleries. J'ai longtemps pris sur moi, j'ai composé avant de laisser se décomposer les choses. J'ai attendu que le purgatoire permette d'apaiser les choses. Au mieux, rien n'est venu. Au pire, le comportement n'a pas varié nonobstant le fait que je me sois donné la peine d'expliquer ce qui n'allait pas.
Alors oui, j'ai décidé de me passer de tels soutiens. Finalement, être aussi longtemps remisés dans le purgatoire pour que rien ne change, c'est que cela ne me manque finalement pas tant que cela. De l'amère déception, je suis passé à l'indifférence [qui vaut bien l'ignorance et la distance qui m'est opposée] et, désormais, à l'absence définitive. Ils sont loin les mots et les promesses, elles sont décalées les belles déclarations. J'ai toujours le même problème : les mots ont un sens pour moi, un sens qui ne saurait être galvaudé par je ne sais quel désir ou calcul bassement hormonal.
Chez certains de ces garçons auxquels je ne parlerai plus jamais, j'avais cru trouver des frères d'âme, des soutiens et des appuis dont, à l'évidence, il ne fallait résolument qu'envisager qu'ils puissent n'être que des chimères. Je me suis ouvert, j'ai confié des choses, j'ai écouté aussi leurs doutes et leurs difficultés. J'avais cru à l'équilibre qui a été passé par al fenêtre d'un égoïsme assez peu compatible avec le minimum dont j'avais besoin. Pire, chez certains, j'ai été choqué d'une licence à juger brutalement de choses qui n'étaient pas de nature à m'aider mais probablement à m'enfoncer. Cette asymétrie des attentions est aujourd'hui irréconciliable.
Surtout, ces relations ne valent pas les efforts consacrés. D'ici la fin de la semaine, j'aurai rayé ces gens de ma vie. "C'est terrible avec toi, quand c'est fini, c'est sans appel" m'a lancé mon frère samedi dernier. Ce n'est pas exact puisque le purgatoire est précisément la chambre d'appel mais je n'ai jamais caché qu'il fallait mériter d'en sortir. Certain(e)s y parviennent. C'est vrai, c'est rare mais cela a encore plus de valeur à mes yeux.
Là, il n'y a finalement plus rien à espérer, plus rien à envisager, plus rien de commun. A l'évidence, il n'y a plus rien et chacun d'eux n'a rien fait pour me convaincre du contraire tant qu'il en était encore temps. C'est fini.
Tto, délesté
* Les prénoms n'ont pas été changés