Comme chaque année, je me suis rendu aux Journées d’Eté des Verts qui avaient lieu cette année à Toulouse. C’est un moment important de la vie de notre mouvement qui permet de débattre sur de multiples questions et d’échanger nos expériences. C’est aussi bien sur, à trois mois de notre congrès, un lieu de tractations entre les différentes sensibilités des Verts.
Mais cette année, les grands enjeux ont largement pris le pas sur la « petite politique ». Après plusieurs années à se regarder en chien de faïence entre associations et mouvements politiques, après la candidature de José Bové à coté de la candidate des Verts à la présidentielle, après la mascarade du grenelle de l’environnement, les écologistes ont compris qu’il n’y avait pas d’autres solutions pour se faire entendre que de se réunir.
Cette volonté de rassemblement pourrait prendre forme concrètement au moment des élections européennes de juin 2009. Un rassemblement qui irait des amis de José Bové à ceux de Nicolas Hulot en passant par de nombreuses associations, par Dany Cohn-Bendit et tous les Verts.
A Grenoble les écologistes travaillent déjà ensemble depuis de nombreuses années. Mais cette dynamique de rassemblement, si elle trouve un écho favorable dans la population, pourra je l’espère peser sur l’avenir de notre ville. Je suis toujours effaré de constater que la plupart des élus de droite et de gauche n’ont toujours pas intégré l’urgence écologique qui est pourtant, aujourd’hui une réalité : les crises alimentaires, énergétiques et climatiques que nous vivons nous le rappellent tous les jours.
Nicolas Hulot disait dans un message aux journées d’été que lors d’un entretien avec un ministre de l’actuel gouvernement celui-ci lui avait dit qu’il « n’était pas convaincu » du réchauffement climatique. C’est dire si la classe politique française est en retard : elle considère en général l’écologie comme un « truc » de bobos et se contente de communiquer sur cette thématique sans agir sur le fond. C’est ainsi qu’a Grenoble notre Maire n’hésite pas à se déclarer «pour une écologie à visage humain » alors qu’il est un farouche partisan d’une rocade nord qui est l’antithèse exacte d’un projet écolo. Pour lui, comme pour d’autres, quand il s’agit de trancher entre plusieurs intérêts, c’est toujours l’écologie qui trinque.
J’espère que la dynamique que créera le rassemblement des écolos permettra de peser dans le débat public pour enfin faire comprendre que la préservation de notre planète n’est pas une lubie mais bien le grand enjeu du XXI eme siècle.