Magazine Humeur
Un peu de poésie dans ce monde de brutes...
Publié le 26 août 2008 par BregoLes cloches sonnent dix fois à la tour de l'Horloge, c'est l'heure de la poésie! Je ne sais pas pourquoi mais je me mets à penser à Victor Hugo. Quel bonhomme....Comment se fait il que l'on ait pas réalisé de films sur sa vie? Etonnant. Trop riche son existence? Certainement.
En attendant ce film à réaliser, je vous livre un de mes poèmes préférés de notre immense poète,
"Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : Après ?
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans ; et l'air morose.
Elle vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches ;
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure ;
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
-Soit ; n'y pensons plus ! dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours. "
C'est beau non? C'est le chanteur wallon Julos Beaucarne qui me l'a fait découvrir, et aimer, en chansons en 1978.