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Le Canada - Montéral, le rire pris au sérieux

Publié le 06 septembre 2024 par Moqueplet

À Montréal, le rire est pris très au sérieux

Dans la plus grande ville francophone d’Amérique du nord, la bonne humeur est érigée en art de vivre. Bienveillante et créative, Montréal est un théâtre ouvert à toutes les excentricités.

Toute l'année, qu’il fasse «frette» (froid) à en avoir la «guédille» (la goutte) au nez, ou chaud à sentir le «swing» (la transpiration), les Montréalais sont nombreux à se rendre… au Bordel. Le Bordel ? C’est au numéro 312, sur Ontario Est, à la lisière du Quartier latin, une étrange maison devant laquelle, chaque soir, se forme une longue file d’attente. Ici, pas question de «niaiser avec la puck» (tergiverser), on vient pour être «crampé », autrement dit se payer une bonne tranche de rire. Occupant un ancien lupanar, le fameux Bordel est l’une des nombreuses scènes de stand-up de la ville. À l’intérieur, deux salles sombres dotées d’une petite estrade, de quelques tables et d’un bar à l’éclairage tamisé… Sur les planches, des humoristes se succèdent au micro et déclenchent l’hilarité.

À Montréal, le rire fait partie du décor et en dit long sur le caractère de cette cité de deux millions d’habitants, son ouverture d’esprit, sa décontraction, sa convivialité. Une façon de ne jamais se prendre trop au sérieux que les Montréalais revendiquent, d’autant plus que leur ville se hisse régulièrement en tête du classement mondial des agglomérations les plus agréables à vivre. Créative et délurée, celle qui ressemble au premier abord à une banale mégalopole américaine, avec ses rocades entremêlées et son Downtown hérissé de gratte-ciel, trompe bien son monde. Ni belle ni charmante – à l’exception d’un quartier historique joliment préservé –, elle sait très vite se faire aimer. «L’humour constitue sa meilleure arme de séduction, et il surgit partout, tout le temps, comme une seconde nature», observe Louise Richer, 71 ans. Fondatrice et directrice de la prestigieuse École nationale de l’humour, où les étudiants obtiennent après deux ans de formation un vrai diplôme, reconnu par l’État, Louise connaît le sujet sur le bout des zygomatiques.

Mont Royal, 200 hectares de nature au centre de la ville

Dernière escale sur la «Montagne». Altitude ? 233 mètres. Presque une blague ! N’empêche, depuis les années 1990, il est interdit de bâtir un gratte-ciel plus haut que le mont Royal, qui dresse ses 200 hectares de nature pile au centre de la ville. L’hiver, les Montréalais y font du ski, des raquettes, de la luge. L’été, des grappes de flâneurs s’attardent à l’ombre des grands arbres. Le sommet offre une vue fabuleuse sur une métropole bien plus verte qu’on ne l’imaginait. La canopée couvre 25 % de la ville (contre environ 9 % à Paris). Jamais avares d’un trait d’humour, les locaux aiment rappeler que cela n’a rien d’étonnant, puisque la maire de la ville, depuis 2017, se nomme… Valérie Plante.


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