Cet ouvrage est d'abord très beau. Avec le graphisme envoûtant de Charlie Bowater pour la couverture, et sa version reliée au jaspage travaillé, c'est forcément un titre déjà très instagrammable, une semaine avant sa sortie repoussée.
Puis son world-building est ultra efficace: mêlant des décors époustouflants, l'ambiance d'académie magique, d'héritages qui entravent, d'identités secrètes... Les révélations peuvent couper le souffle: la romance slow-burn, les enjeux politiques, et les "je suis finalement quelqu'un d'autre" assurent une intensité prenante. La géniale idée du lien magique avec les oiseaux et la divination est fascinante. De l'humour fin, des personnages parfaitement imparfaits, un manichéisme évité, des liens choisis plutôt qu'imposés, c'est subtilement maitrisé et très prenant.
Mais il me manque un élément crucial (et arrêtez-vous ici si vous souhaitez une découverte totale !) : ce titre aura-t-il une suite ? Si oui, j'ai hâte, vu cette fin quelque peu frustrante et même déstabilisante. Si non, c'est un principe de fin ouverte qui laisse peut-être aux lecteurs et lectrices une grande liberté de projection et qui prend à rebours pour engager les consciences. Peut-être pour ouvrir les yeux sur des thématiques puissantes certes, mais ça a douché mes espoirs de rébellion, de différences assumées, de ne laisser personne déterminer qui l'on est...il va falloir vous faire votre propre idée, sortie prévue le 20 septembre, guettez le ciel !
Les oiseleurs, Camille Noyer, éditions Auzou (report au 20 septembre 2024), 464p., 16,95€, à partir de 13 ans selon Electre, fond image: tissu miracle occamodaetsy