Et bien, c’est ce qu’on appelle une bonne journée pourrie…
Et oui, c’est ça l’effet rentrée ; et un double effet, s’il vous plaît : premier effet, le « j’ai pas envie d’aller à l’école » dit sur tous les tons possibles et imaginables : un coup avec l’air triste, un autre avec l’air désespéré, un autre en mode caprice (avec l’option je fais pipi par terre et je me roule dedans) et une dernière fois avec la tête dans le four… Mises à part les jérémiades, le premier effet n’est pas tellement embêtant, même si il peut générer du stress…
Deuxième effet : la colère… Et oui, pour pouvoir m’arranger pour trouver des solutions de garde pour MiniBri, j’appelle toujours mes chefs pour qu’ils me donnent mes horaires. Et bien je n’ai pas été déçue ! Etant donné que je vais avoir 45 minutes voire une heure de route, j’avais demandé à commencer à 9h pour pouvoir laisser ma fille au périscolaire, avant l’école, à 7h30, à l’ouverture. Je commence deux jours par semaine à 8 heures. Bien… J’en fais quoi de ma fille de 7h à 7h30 ? Je l’attache avec une laisse devant son école ?
Et, par-dessus tout, j’avais demandé à ne pas travailler le mercredi matin pour passer du temps avec MiniBri et ne pas avoir à trouver une nounou pour ce jour-là… et, il y a de grandes chances que je travaille le mercredi matin (j’aurais la confirmation demain après-midi !)…
Et cerise sur le gâteau d’où Orangina Rouge ne va pas tarder à sortir, j’ai une heure de cours qui se balade sur une demi-journée… Toute seule… De 9 heures à 10 heures, le vendredi matin. Je vais faire une heure de route, payer l’autoroute pour une heure de cours… D’accord, l’après-midi, je serai dans mon autre collège, mais là, c’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase de ma colère… J’ai l’impression qu’entre les frais de garde et de cantine, l’essence et l’autoroute, je vais travailler pour la gloire cette année…
J’en ai ras le pompon de me sentir comme un pion dans un échiquier bien trop grand pour moi. On nous nomme ici. Puis, finalement, non : mesure de carte scolaire, vas voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Et puis, hop, un prof doit être corvéable à merci, alors, allons-y gaiement : on n’a qu’à la mettre sur plusieurs établissements, au moins elle continuera d’enrichir les compagnies pétrolières et les sociétés d’autoroute. J’en ai marre qu’on nous demande d’être dévoué corps et âme à l’Education Nationale. On ne doit pas avoir de vie à côté. Non. Surtout pas. On vit EN, on mange EN, on respire EN. Et puis c’est tout… Des enfants ? Mais enfin, on est toute la journée avec de charmants adolescents, ça devrait combler nos cœurs de parents. Et bien non, ma fille ne passera après mon boulot. Je refuse. Elle est là ma priorité, pas ailleurs.
Je suis dégoûtée… Je ne sais pas encore comment je vais faire. J’attends encore une première confirmation de cet emploi de temps pourri demain et la confirmation définitive pour lundi. Mais, je sens bien que ça ne va pas beaucoup bouger.
Je ne sais pas encore comment je vais faire pour le mercredi matin, ni même pour les jours où je commence à 8 heures. Ca va être pratique de trouver une nounou à quelques jours de la rentrée.
Je n’avais pas encore commencé à bosser, mais là, je dois avouer que j’en ai encore moins envie. Pourquoi est-ce que je vais aller dépenser de l’énergie pour préparer des cours pour représenter dignement une administration qui me prend pour une bille ? Quelle reconnaissance en aurai-je ? Pourquoi est-ce que je vais aller m’investir dans quelque chose ou je n’ai absolument rien en retour ?
Ras le bol, ras la casquette, ras le chignon, ras le pompon… Oui, je suis ronchon, grognon, bougon et même gnaffron (tout ce qui se termine en –on et en plus de trois lettres ! )… Je veux un autre boulot. Ils me gonflent dans l’Education Nationale, ils me gonflent. Si ce n’était pas que j’aime enseigner, je serais partie dans le Larzac élever des chèvres. Je veux un autre boulot. Trouvez-moi autre chose. Je veux faire autre chose. J’en ai marre de l’EN et de son manque d’humanité, de sa mentalité étriquée et de sa capacité à me prendre pour une idiote…
Et j’ai passé la mâtinée avec l’assistance téléphonique de mon fournisseur d’accès à internet parce que mon téléphone ne fonctionnait plus… Remarque, vues les nouvelles qu’il m’a données, il valait peut-être mieux que mon téléphone ne marche pas…
Ma mauvaise humeur et moi allons cohabiter un certain temps, je crois… La rentrée va être rock’n’roll…