La réalité pas si dorée d'une influenceuse et de son caniche coloré ... Ce roman est détonnant: il lève le voile sur les coulisses des créateurs de contenus qui font tant rêver. Il souffle le chaud et le froid, il envoie des paillettes pour mieux faire piquer les yeux ensuite.
" La popularité de Léonie tient en trois syllabes : Tatara. Avec cette petite chienne, elle fait craquer tous les abonnés de son compte TakTam ! Sa célébrité l'a conduite à Dubaï, aux côtés d'influenceurs aussi ambitieux qu'elle.
Devant la caméra, Léonie respire le bonheur et la gloire. Mais la réalité est bien différente : son agente est obsédée par les chiffres, et sa vie de rêve est rythmée par les mises en scène. Alors quand Tatara déclare une allergie aux teintures et que Léonie se retrouve en concurrence avec les autres talents de son agence, tout s'effondre.
Quels sacrifices est-elle prête à faire pour rester dans la ville de tous les possibles ?"
La course infernale aux likes, au taux d'engagement, aux contrats de sponsors...ce roman est un chouette support pour éveiller l'esprit critique. Super pour l'Education aux médias et à l'information; pour réfléchir et dénoncer les dérives des influenceurs et le marché que les réseaux sociaux génèrent. Et il y a des rebondissements, des moments plus légers, des amitiés qui se lient et se délient.
J'ai parfois été déstabilisée par des changements de points de vue inopinés (j'ai lu qu'à l'origine c'était une nouvelle du point de vue du chien), par des longueurs au début et des raccourcis à la fin. Mais il y a aussi un énorme retournement de situation finale, une vague de fond qui balaie tout et qui est très symbolique. Je me demandais comment Léonie allait s'en sortir, la spirale infernale était sans issue (certainement aussi éphémère et artificielle que les comptes commerciaux à gros succès). Cette fin à mon sens aussi énorme que "salvatrice" pour elle. Efficace dans son effet de renversement total, certes, mais qui aurait peut-être mérité de s'attarder davantage sur ce nouveau regard....
C'était pour moi une lecture puissante pour dénoncer le monde impitoyable des filtres et des paillettes sur les réseaux, qui joue des clichés et des extrêmes. Pas un coup de cœur, mais certainement un titre qui saura plaire aux ados !
Bye-bye Dubaï, Muriel Zürcher, éditions Didier jeunesse (septembre 2024), 224p. 15,90€, à partir de 12 ans selon Electre fond image: freepik
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