Anne Genetet promet de ne pas changer de cap : mais non !

Publié le 03 octobre 2024 par Observatoiredumensonge


Avez-vous entendu la chanson d’Anne Genetet : « Ma mère, ma tante, ma belle-mère et ma soeur, oh oh, oui c’était le bonheur-heur… » (sur l’air de « Si j’avais un marteau ») ? Oui, il faut avoir un certain âge pour comprendre cette entrée en matière… J’assume.

Ce qu’on attend du système actuel ? Un changement radical

Notre nouvelle ministre, la sixième en deux ans et demi, a pensé judicieux d’établir sa légitimité sur sa généalogie élargie : elle est compétente parce que sa mère, sa tante, sa grand-mère et sa belle-mère ont travaillé de près ou de loin avec des enfants. Très bien. Cela nous rassure. Pour autant que l’on en ait eu besoin, car cela fait beau temps que plus personne n’attend d’un ministre de l’Education nationale qu’il s’y connût en éducation. Mais là, nous sommes ravis d’apprendre que la compétence s’acquiert par capillarité. Comme mon beau-père est médecin, je vais donc pouvoir réclamer un ordonnancier. Et puisque que mon neveu est charpentier, je vais pouvoir me lancer en confiance dans la restauration de ma charpente. Allez, soyons sérieux… Ce qui ressort surtout de cette allocution significativement auto-centrée, c’est l’absence de mention masculine. Pure lignée féminine. On préfère intégrer la belle-mère plutôt qu’évoquer le père. Cela nous en dit beaucoup sur l’orientation que va prendre l’Education nationale au cours des prochains mois, ou des prochaines semaines s’il s’avère que ce soit encore un blitz-ministre. Grande machine à pouponner hypocritement, tout en méprisant foncièrement, la rue de Grenelle va s’orienter toujours plus fermement vers la gynocratie, avec une promotion forte de l’égalitarisme, au sens le plus large du terme. Elle a cru nous contenter en affirmant que « le navire ne changera pas de cap ». Mais non ! Justement, c’est ce que tout le monde attend, réclame, espère, un changement de cap ! Et radical ! En mode volte-face, demi-tour toutes, rétropédalage intensif. Ce qu’on attend vis-à-vis du système actuel, c’est la réaction radicale de Raoul : « Aux quat’coins de Paris qu’on va le retrouver éparpiller, façon puzzle. Moi quand on m’en fait trop, j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile ! ». C’est cela qu’on escompte, un dynamitage des fondations dont tout le monde sait qu’elles sont branlantes – même ceux qui font semblant d’y croire par lâcheté ou conformisme – au premier rang desquelles le collège unique.

Nous commençons la troisième semaine de cours. La moitié de mes élèves de 3è ne réussissent pas à identifier le verbe dans une phrase. Cette semaine nous avons essayé de travailler sur les phrases complexes (programme de CM2) et je leur ai réexpliqué ce qu’était une proposition, en distinguant proposition principale et proposition subordonnée. On a tout revu, tout repris, en faisant même des dessins, avec une locomotive (la principale) qui tirait des wagons (les subordonnées)… J’ai pris des objets comme exemple, pour qu’ils manipulent, comme de tout petits enfants. Quand je leur ai donné le premier exercice, la fille qui était juste devant moi, au premier rang, a dit « mais je comprends rien, je sais pas c’est quoi une proposition »… Déduction : une partie de la classe n’a de toute façon pas accès à l’abstraction, et on les plie, on les contorsionne pour essayer de leur faire monter des marches qui sont bien trop hautes pour eux et qui de toute façon ne leur conviennent pas, ni ne les intéressent. Quel ministre aura le courage de mettre fin au désastre du collège unique ? René Haby avait bien, par quelques textes, bouleversé en profondeur l’ancien système pour installer celui-ci. Anne Genetet rouvrira-t-elle le dossier ? Encore faudrait-il qu’elle en ait le souhait…

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