<<Poésie d'un jour
Portait par G.AdC
Rien à dire sur les ruisseaux
les roseaux qui blanchissent……………………….
Je ramasse les feuilles d’érables tombées de l’autre côté
de la rue une main ou un pied
Les volants de ma jupe font des vagues océaniques…………..
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Disons Le Colosse par Sylvia Plath, la statue sculptée par
le Bernin
les lunes brillantes de Jupiter
une bouteille de plastique, une poubelle, un sandwich
garde-à-vue, un rakakat
+
Des anges dans le brouillard
la viande coupée à la feuille
la paruline des ruisseaux
un bruit d’avion
+
Un soap-opéra, une danse zouk love, un alisier blanc
argenté……………
Quand je pense à une chose, je pense à autre chose
alouette, gentille al___________
al alou e tttttttttttttttttttttttttt TE
Les poires sont coiffées d’un pompadour
Mes lèvres sont des escargots rouges
voix perdue…………..voix d’automne…………….
1000 chansons
Je lève la main, j’envoie un texto
Mon père a les cheveux couleur de corbeau
Le visage de ma mère se reflète sur tous les miroirs
un trèfle porte-bonheur autour de ses pieds
Je vois les arbres, le collier sucré au thé vert
le petit poney trempé dans du caramel
la nuit X le ciel X la nuit X le ciel X la nuit X
La nuit X le ciel X la nuit X le ciel X la nuit X
avec des fleurs pour vous, se si belles fleurs,
j’ai à peine les mots
un cheval hurle sur la plage
l’homme a le bras armé
des bandes de guerriers s’assemblent
les statues sont couchées
une femme aux cheveux noirs est assise
la maison est brûlée
le terrain abandonné
mon père ouvre le chemin de la nuit
la table est mise au bord de la mer
240 couverts 240 otages
la nappe rouge incendiée
des cailloux blancs
c’est un banquet fantôme
j’ouvre les fenêtres
je ferme les portes
les sirènes hurlent
la pièce est pleine de gens
il fait noir
nous attendons dans la chambre-forte
la mort frappe au carreau
c’est un combattant
les ombres se mélangent
j’avance entre deux murs
le sol est rouge
la chambre est envahie
les tombes explosent
les alphabets
les livres
les tableaux
un chien traverse la rue
les façades disparaissent
les rideaux se retirent
les couloirs se renversent
le balcon s’effondre
un enfant sur sa chaise
le plancher est noir
les affiches incarnat
le drap pâle
l’arbre se met à pleuvoir
les brancardiers ferment les yeux
un oiseau chute
les murs sont sans voix
des fumées
des ossements gris
rien
BEERI, 7 octobre 2023
Denise Le Dantec, Aussi bas que les fleurs, éditions unicité, Collection «Brumes et Lanternes» 2924, pp. 80,81,82,83.
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