Insolites

Publié le 27 août 2008 par Sebika

Dimanche, je rentrais sur Paris.
Définitivement.
La saison écourtée, j’empruntais le TGV en direction de la capitale, laissant derrière moi un été fort sympathique.

Dès lundi, la rentrée fut rude.
Rude ?
Premier mauvais point : je me trompais d’horaire et arrivais quinze minutes en retard. Très pro. Mais peu grave.
Second mauvais point. Ou plutôt intéressant ce point.
Alors que je courais dans les couloirs du métro pour essayer de rettraper le temps perdu (et vous pourrez me croire sur parole, ce foutu temps n’a jamais voulu céder ! Niet ! Quinze minutes de retard au départ = quinze minutes de retard à l’arrivée. Testé et approuvé par moi).
Bref. Alors que je courais dans le métro, l’alerte fut donnée par une jeune femme me précédant.
Un cri. Puis un mouvement de recul ; un regard vers l’assistance proche (moi) ; un détour ; puis un éclat de rire un peu plus loin.
Alors oui. Je te le révèle. Lundi après-midi, vers 17h, dans les couloirs menant à la ligne 1 en direction de Vincennes, dans les escaliers de la station Reuilly-Diderot, je t’ai vue faire pipi dans les escaliers.
Et je peux t’assurer que chaque jour je découvre des facettes de la vie métropolitaine.
Oh comme j’ai compatis. Oh comme je t’ai comprise.
Oh comme j’ai été heurtée par cette image qui me hante encore.

Puis la vie continue.
Pour reprendre mes bonnes habitudes, je décidais donc aujourd’hui de me rendre à la MEP.
Quasi lieu de pèlerinage.
J’avais dû me résoudre à le déserter, risquant de rater ces magnifiques expositions vues aujourd’hui.
Le risque fut mince.
L’attente douce.

Jolies découvertes. Rencontres amicales et émouvantes.
D’emblée, nous découvrions l’Oeuvre Clairvaux d’Eric Aupol (que l’on peut voir depuis la rue dans la Vitrine).
Oeuvres crépusculaires. Jeux de lumières. Austérité et embrasement.
[Lisez ce beau texte accompagnant l’exposition – en cliquant sur le lien ci-dessus – oui c’est un ordre !]

Sophie Elbaz ensuite. L’exposition L’envers de soi présente des morceaux choisis de l’oeuvre du photoreporter.
Séries d’une très grande diversité (autant sur la forme que le fond).
Portraits, paysages, vies contées au travers de la vision d’une femme en quête de vérité (tant personnelle qu’universelle) [Oui, parfois je dis des choses tellement basiques que ça me fait presque peur. Mais il est tard voyez-vous.]

Le Dressage d’Yves Klein m’ayant laissée d’un marbre glacial et indifférent, je tombais rapidement dans l’univers pénétrant d’Annie Leibovitz.
Un panel entremêlé de photographies diverses et variées.
Une exposition très réussie.
Pêle-mêle, les clichés de s’enchaînent. Tantôt tendres ; tantôt froids ; ici choquants ; ailleurs amusants.
Une polysémie égrainée tout au long d’une muséographie fleuve, où le fil d’une vie de photographe apparaît, entre amour des siens, des autres, entre personnel et formel.
Un discours sans discordances, dans une totale fluidité, au rythme de la vie et de ses aléas.

“Patti Smith et ses enfants, Jackson et Jesse”. St Clair Shores, Michigan, 1996

Susan Sontag.

Vélo renversé d'un enfant tué par un sniper, Sarajevo, 1994.

Expositions à voir jusqu’au 18 septembre 2008, à la MEP, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris. [6€ / 3€ réduit.]

Ma tête est emplie de choses. Ne reste plus qu’à y faire le tri.

C’est l’été, profitez-en !

* Je sais que tu ne m’en voudras pas d’avoir ainsi osé inventer ce nouveau mot d’allemand.