Polémique autour des inhibiteurs du cholestérol 2

et autres précurseurs prophylactiques

En six parties

Sommaire
1°) Recadrage des réalités géopolitiques autour du profit et de l’autorité des élus
2°) Quand un médicament devient plus nocif que bénéfique
3°) Plutôt que s’attaquer au problème, la bien-pensance assaille les contradicteurs
4°) Le point sur les marqueurs
5°) Les controverses ne sont pas polémiques, car elles se doivent d’être constructive et non sombrer dans les miasmes de la corruption ou de l’entêtement
6°) Le circuit de la persuasion depuis le corps politique qui déteint sur le corps médical

°°°

Partie 2

2°) Quand un médicament devient plus nocif que bénéfique

Ces inhibiteurs calciques (plaques artérielles) ne peuvent en aucun cas dissoudre lesdites plaques de lipides (athérome), sinon qu’elles sont réputées freiner la surcharge de cette athéromatose. Ici commence la controverse, où les opinions sur l’étiologie du mal divergent, entre les États-Unis qui montrent du doigt les lipides, et les Européens qui rendent davantage responsables les sucres. Paradoxalement, l’absorption de statines peut, plus ou moins fréquemment, susciter une augmentation des enzymes hépatiques, se traduisant par une atteinte du foie, puis d’insuffisances rénales (diabète*, hypertension artérielle). Cette molécule recèle également l’effet critique de troubles musculosquelettiques, avec des lésions voire une destruction du tissu musculaire. Par ailleurs, les statines sont susceptibles de contribuer à l’augmentation de la glycémie*. Faut-il remplace une maladie par une autre ?

Au-delà des plus fréquentes intolérances bénignes aux statines (constipation, flatulences, nausées, diarrhées, vertiges, fatigue, crampes…), les principaux dangers des statines se traduisent par des syndromes musculaires sclérosants (myopathie, rhabdomyolyse), puis des attaques aux reins et au foie. Citons :

des myalgies (crampes, raideurs articulaires) ;
une myosite générant une symptomatologie plus invalidante liée à une inflammation et une nécrose des chairs ;
une rhabdomyolyse en constitue un tableau le plus sévère, avec un risque d’insuffisance rénale.
Les statines peuvent également affecter le foie, bien que ces effets soient généralement rares mais réversibles (Élévation des enzymes hépatiques, lésion hépatite) ;
leurs effets secondaires indésirables, dont les troubles musculaires douloureux, voire invalidant (crampes susvisées), lacérations hépatiques et troubles digestifs, insomnies, maux de tête… pourraient se révéler plus fréquents chez les seniors, souvent davantage exposés à ce type d’effets.
L’insuffisance rénale aiguë (stress rénal), la protéinurie (présence de protéines dans l’urine), ajoutent à ce tableau pathologique.
Confirmer ou infirmer ces doutes agréerait une réflexion salutaire, sinon l’arrêt de prescrire inutilement de telles médications à des personnes qui en ont en général déjà beaucoup à prendre pour d’autres maladies récurrentes. Aucune molécule médicinale, vaccinale* ou médicamenteuse, n’est innocente et sans risque. Même si une prescription est administrée à titre prophylactique*, le patient est en droit d’en appréhender les dangers potentiels, a fortiori lorsque le prétendu bien, provoque plus de mal par ailleurs.

En avril 2023, lors du congrès annuel de cardiologie internationale (CADECI), une méta-analyse regroupant les données de 176 études cliniques portant sur plus de 4 millions de patients a révélé qu’environ 9 % des patients traités par une statine développaient des intolérances plus ou moins dangereuses aux statines.Chez les personnes à risque faible, les chercheurs n’ont pas observé d’effet bénéfique avec des statines. « Les résultats de l’équipe de Philippe Giral et, dans une moindre mesure, les nôtres suggèrent qu’il est délétère d’arrêter les statines chez les personnes âgées à fort risque. En revanche, chez celles à faible risque, il faut peut-être envisager de les dé-prescrire », postule le cardiologue Philippe Gabriel Steg, professeur d’universités.

En France, une étude coordonnée par des chercheurs du CHU de Bordeaux, Fabrice Bonnet (Inserm/Paris VII) et Jean-Philippe Joseph (CHU de Bordeaux), vise à évaluer l’intérêt médical et économique de l’arrêt des statines chez 2 430 personnes âgées observées dans un panel statistique de sujets de plus de 75 ans, sans antécédents cardiovasculaires et traitées par statines à titre préventif. La plupart de ces cobayes souffrent rapidement de raideurs amplifiées et de douleurs aiguës articulaires et de contractures musculaires invalidantes, après cette posologie médicale expérimentale sur des seniors déjà prédisposés à ces difficultés ankylosantes de l’âge. De sorte que les statines et l’évolution dans l’échelle de l’âge amplifient les coefficients de dépendance pour de nombreux sujets à risque.

À SUIVRE

Daniel Desurvire

Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).

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