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Trèfle de plaisanterie
Publié le 28 août 2008 par Nathalie Seguenot
…comme dirait un lapin dans un carré de luzerne et comme le disait également Fernand Raynaud ! Il faut tourner la page et passer à autre chose. Les vacances sont finies désormais. Le soleil n’a pas toujours brillé assez fort mais j’ai coulé des jours heureux à ne rien faire. Les pieds dans le sable. Où le cœur au chaud entre mes pierres d’autrefois. La tête entre mes filles et l’âme contre mon z’homme.
Voilà que le ciel redevient grisâtre. Pas l’ombre d’un nuage ni d’un coin bleu azur. Les arbres se taisent et les légumes ne poussent plus. Comme si le temps était suspendu. A quoi ? Un fil ténu qui m’attache encore. A cette vie sans toi. Sans vous, mes filles. Sans cette joyeuse présence. Il faut avancer. Regarder droit devant. Se placer sur la proue du navire et parcourir des yeux l’avenir. Sans ire. Redevenir la femme calme. Posée. Sage. Peinture qui sèche de n’être plus entourée de tes bras. Oui, le jour est long sans toi.
Reprendre ce train de la vie. Ecole. Courses. Ménage. Cuisine. Retrouver des horaires. Des siestes. Des vaisselles sales.
Mais aussi des jeux, des sourires, des instants bénis à deux ou trois ou quatre.
Balades dans les chemins creux et marrons à griller. Champignons à ramasser. Le dos courbé. Les chiens à nos pieds. Sentir le froid piquer et se réchauffer devant un bon feu de cheminée. La neige, peut-être ? Tapis blanc devant la maison de granit. Les premières vacances, à nouveau. Puis Noël. Février et Pâques. Puis la transhumance retrouvée l’été prochain.
Cycle infernal de la clepsydre. Aucune minute de répit. Avancer. Dans le noir dans le vide dans le brouillard. Coup de soleil sur les bourgeons qui sortiront au printemps prochain. Saison après saison.
Entre tous ces moments, il y a nous. Nos envies. Nos échappées belles. Notre cocon douillet. Océane. Marie. Milka. Moo S. Tik. Famille à aimer.
Blog à écrire. Plus de quotidien. Jour avec, jours sans. Plus d’habitudes. Ces pages se noirciront au fil de mes pensées, toujours. Moins souvent. Mais avec amour. Constante évidente. Pas de tangente. Sur le fil des pixels je déposerai mes émotions mes visions mes passions. Mais je ne veux plus me lier. Chaque jour. Décision lourde à porter. N’ayez crainte, je serai assidue. Mais je serai là. A porté de clavier. De commentaires. De vos yeux qui me lisent. Je prends juste un peu de distance. Pour moi. Pour continuer. Pour rêver. Pour me dissiper aussi. Comme l’oiseau, mes ailes au vent.