Magazine Journal intime

La L.E.M.

Publié le 28 août 2008 par Tazounette

La L.E.M.
Vous connaissez cet acronyme ?
Pour traduire c’est ce qu’on appelle communément la Loi d’Emmerdement Maximum… Des journées comme ça, éparpillées sur l’année (pas trop rapprochées, hein, sinon ça serait trop louche !) où il ne se passe que des guirlandes de choses casse-bonbons, casse-c…

Enfin, MamanCélib tu devrais me comprendre au vu de ta journée d’hier… Décidément, on se suit toujours… Je ne sais pas si c’est bon signe, mais c’est la vie, comme dirait l’autre…

Ce matin, je décide d’aller faire poser mes plaques d’immatriculation rouge sur fond blanc, trois lettres, trois chiffres, qui je garde précieusement dans mon baise-en-ville depuis le début de la semaine.

J’en profite, comme je vais être en retard, je vais faire mon plein de diesel… Je vais au mange-cartes, lui explique que je veux du diesel à la pompe 4, il me répond « vas-y, sers-toi » et là, impossible de retirer le bouchon d’essence. J’appuie, je tourne rien à faire, ça bloque. Je retourne chez Aut*5 et leur demande un coup de main pour retirer mon bouchon d’essence. Le gars m’accompagne et évidemment du premier coup il me l’ouvre. Hyper crédible ! Evidemment, entre-temps le mange-carte a oublié ma commande, je vais pour recommencer mais un mec est juste devant moi et il a pas l’air doué… Bref je finis par faire mon plein. Tout au long de la route, je me tape tous les trantolles du monde. Je vais donc essuyer un retard monumental. Enfin, tant pis, au moins j’ai mes plaques qui trônent enfin au bon endroit !

Puis j’ai une idée lumineuse, étant donné que j’ai de nouvelles plaques, je me dis que mon laissez-passer ne sera plus valable, je le retire de mon pare-brise au prix d’une gymnastique incroyable et m’aperçoit que ledit laissez-passer ne mentionne aucun numéro de plaques. Hop, un coup pour rien… Je le remets tout en conduisant, contorsionniste à mes heures !!! Je me gare enfin. Traverse le quartier jusqu’à mon bâtiment…

Je m’installe au bureau… Il faut savoir que depuis le début de la semaine je suis l’unique secrétaire présente dans une équipe qui en temps normal en compte 5. Inutile de préciser que je croule sous le taff, prenant à peine le temps dans une journée de reprendre mon souffle entre deux apnées très concentrées. Ces derniers temps, retour de vacances oblige, c’est avec mon I-pod que je venais bosser. Histoire de me persuader que tout de même non, c’est pas le goulag, ici ! Hier donc, je bossais tout en écoutant ma musique… Et qui dit distraction, même modérée, dit manque de concentration. Et ce, malgré l’apnée… et donc par voie de conséquence : risque de bourde… Je suis pourtant experte en bourdes… Je devrais le savoir depuis le temps, mais non, j’ai foi en moi…

J’ai ces temps-ci environ 3 lettres quasiment identiques à préparer, puis envoyer concernant des sociétés qui souhaitent avoir accès à des documents d’ordre juridique concernant des échanges sur des sujets contentieux entre le groupe et la Commission européenne. En général, on répond à ce genre de courrier par l’affirmative et on joint à la lettre les documents demandés. En général. Hors, là, hier, bien sûr, c’était un cas particulier.

Il y a 3 jours, je prépare le dossier en question pour la signature par la hiérarchie et, pour information, j’annexe les documents demandés… La réponse est négative…

Lorsque le dossier me revient, hier, j’ai oublié, entre-temps, la teneur de la réponse et pour mon plus grand malheur, je ne la relie pas, persuadée que la réponse est affirmative, comme toujours. Comme j’ai eu le malheur d’annexer les documents dans le dossier, je les joints automatiquement dans mon envoi mailique… Persuadée qu’ils peuvent être divulgués. Sûre de moi, j’envoie le tout.

Le rapporteur (aide juridique) pour laquelle je travaille, surgit dans mon bureau et me dit (entre parenthèses les non-dits que je devine aisément) :

- Mais non, mais non, la réponse est négative (espèce d’abrutie), il ne fallait pas mettre l’annexe (c’est malin) !

- Mince, désolée, je vais rappeler le message, il n’a pas encore été lu.

Je m’exécute puis je renvoie le bon courrier, persuadée que le « recall message » a fonctionné et hier soir je dors du sommeil du juste, un peu tard certes mais rien de grave…

Ce matin, après la pose des plaques qui m’a fait arriver aux alentours de 11h15, j’ouvre ma boîte mail et je vois, en gras, l’arrivée de deux accusés-réceptions. Je tourne au rouge, je me sens mal, je commence à suer et à vraiment me sentir au bord de la crise de nerfs. Deux accusés-réception pour deux messages lus. Normalement au moment de cliquer sur le message rappelé, il aurait dû disparaître de la boîte du destinataire et il n’aurait dû rester que le message suivant, envoyé 6mn plus tard, m’évitant ainsi bien des ennuis ! Au lieu de cela, deux messages ont été vu dont celui d’une lettre négative contenant en attaché, les documents demandés qu’on n’était censé refuser de divulguer…

Aahhahahahh ! Quelle crédibilité pour la Commission européenne, putain, elle est douée la secrétaire que je suis !!!!!! Je vais finir par figurer dans le livre d’or des secrétaires sur lesquelles on peut compter !!!!!

Et me voilà forcée d’aller expliquer mon erreur à mon rapporteur, persuadée que le problème a été réglé. Je m’aplatit lourdement. Elle téléphone au correspondant, visiblement il n’a pas lu le document attaché (si vous voulez mon avis, c’est mon œil, mais admettons)… Puis non contente de cette humiliation-là, le chef faisant fonction durant la débandade des vacances d’été, entre dans mon bureau en me disant « bon, on va envoyer un mail en leur disant de ne surtout pas lire le document envoyé à 12h24 qu’on a attaché un document qui n’était pas censé figurer là, on compte sur vous !!!  Mais ne refait plus jamais ça »… Pas besoin de le préciser, B* j’avais pigé !!!

Comme j’ai du boulot jusqu’à la pointe des cheveux, je me réveille un peu tard pour aller prendre mon repas… Je fous l’i-pod sur mes oreilles, version autisme musical, me faites pas chier… Et je me traîne jusqu’à la cantoche du Comité des Régions. Tout en écoutant The Commitments, mes pensées errent et justement je me dis que ces temps-ci c’est bien parce que je ne grignote plus et ne mange plus de cochonneries. J’arrive un rien contente de moi. Monte l’escalier et m’aperçoit que le rideau de métal est descendu. Version : si tu veux manger c’est trop tard, fallait te réveiller avant !!!! Pas de bol. Je regarde ma montre : 14h.

Je me dis que ce n’est pas grave, je vais aller trouver un sandwich à la cafèt, histoire de ne pas retourner bosser le ventre vide au risque de faire encore des boulettes de la mort qui tue. Me voilà en route, je monte un peu le son de mon i-pod pour essayer de couvrir le bruit des bagnoles, je traverse le boulevard, puis monte l’escalier et là, une jolie affiche m’attend stipulant elle aussi que y’a rien à bouffer ici puisque c’est fermé jusqu’au 29 !!!! Oui, c’est vrai qu’avec ce temps pourri qu’il fait ici (environ un mois de novembre autant en couleur de ciel qu’en fraîcheur de l’air), j’avais presque oublié qu’on n’était que fin août…

Et me voilà dépitée, rejoignant mon bâtiment la mort dans l’âme, mes pieds m’amenant bien malgré moi vers la machine à « crasses » comme on dit ici… Histoire de combler ce trou béant qui me sert d’estomac et essayer de tenir jusque 18h !!!! Un petit cocktail détonnant : Bal*sto, Prince de l*, Tw*ns au paprika, et tartelette à l’abricot ! Si c’est pas du repas équilibré, je m’y connais pas !!!

C’est pas une bonne journée de brin, ça ??? Enfin, le bon côté des choses, c’est que je peux enfin me trimballer dans une voiture belge, et ça comme c’est un truc qui courait quand même depuis le mois de mai ! J’étais fier de moi, ce matin, dans ma berline du plat pays et puis allez savoir, j’ai comme un goût métallique dans la bouche, depuis !


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