Julie, elle est stupide, elle trouve ça bien que j'aie arreté l'alcool. Mon nez qui
siffle
ça l'inquiète pas, de toute façon, comme moi elle a un rhume chronique.
Elle me dit
qu'elle avait une autre idee du Mexique, elle voyait ça plus mexicain,
elle dit
Mais où sont les sombreros ? Et moi qui réponds Dans ton cul ça la fait
pas rire.
Je ne bois plus donc ; elle, elle boit pour deux. C'est mon état de santé
qui l'inquiète, le sien
elle s'en fout. Après chaque tequilla, elle retombe dans
son pouf mauve en écartant les cuisses,
en ouvrant sa jupe courte mais la
configuration lumineuse de l'établissement m'empêche de voir sa chatte.
De toute facon, au jellyfish l'alcool est dégueulasse. C'est bon quand même
parce que c'est pas cher, elle dit, et elle commande dix shot de plus, un demi
kilo de sel, cent cinquante citron, Pour offrir. Benjamin ne dit rien, Regis non
plus, ils dorment. C'est faute d'amis brillants que je traîne avec des gens trop cons.
Je me rassure.
Finalement, je la prends par l'épaule Je vais rentrer, je lui dis.
Elle regarde sa montre, elle hoche la tête, elle propose un taxi. Non à Paris,
je vais rentrer à Paris. Elle me dit que je suis con, elle me demande pourquoi.
Je voudrais pas mourir ici. Elle me regarde, moi, mon nez qui coule, mes dents
qui grincent. Un instant, je crois qu'elle va m'embrasser mais elle se barre.
On m'apporte la note, j'explique que je ne bois pas. Le serveur me sourit
Va falloir payer quand même. Là, je comprends, le Mexique en fait c'est ça,
tu paies même si tu bois pas.