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Le Graal, ça n'existe pas ! 2

Publié le 25 octobre 2024 par Perceval

Comment une chose existe ; une table, une musique, un concept, le Graal ?

Ainsi une musique n'est-elle pas plus qu'une succession de notes ? Mon patron, mon voisin bruyant, un cadavre ne sont-ils que des corps.... ?

Graal, n'existe

Une ''chose'' existe, d'abord en ce qu'elle se donne à nous, avant de la décrire.

Il y a ce que les sens m'en disent, et ce que mes connaissances ( croyances - savoirs ) m'en disent... De certaines choses, il y a ce que d'autres personnes m'en disent ( témoins, Tradition, Histoire, légendes...)

Et la réalité des concepts métaphysiques, des ''lois naturelles '', des formules mathématiques ?

Et l'être humain est-il un ''étant'' comme les autres ? Et, la pensée ?

La question de l'existence du Graal, condense toutes ces interrogations autour de l'être d'une chose...

Commençons par poser, qu'une chose ''est'' si je la perçois occuper un espace : je dis, cette table qui est devant moi existe. Le terme ''être '' est pris ici, dans le sens de la subsistance ( selon le mot de Heidegger).

Il me revient l'exemple du morceau de cire de Descartes : observons cette chose, puis approchons la d'une flamme ; nous voyons combien ses caractéristiques sensibles peuvent changer. N'en est-il pas ainsi de tout ce qui se matérialise ?

Pour Heidegger, existence n'est pas subsistance ...

Prenons l'être humain. - S'il vient de mourir., son corps est toujours là. Pourtant mourir, ce n'est plus être... Être, ce n'est pas seulement occuper un espace...

Etre, exister pour un objet inanimé, n'est pas la même chose, qu'être pour un vivant...

- Le Graal, n'est peut être pas, pour moi, un '' objet inanimé '' ?

Graal, n'existe

La phénoménologie, m'invite à envisager les choses au travers de la relation que j'ai avec elle. La façon dont les choses m'apparaissent fait aussi partie de leur être. Prenons l'exemple de l'Adagietto de la Symphonie n° 5 de Gustav Mahler, reliée pour moi à '' Mort à Venise'' : je n'écoute pas une succession de notes, une description scientifique ne dit rien de cette chose. Cette chose ''est'' , dans la mesure de la relation que j'ai avec elle, au travers de mes émotions, des images produites, de la compréhension que j'ai de cette œuvre d'art.

Heidegger nous invite à ne pas considérer une chose comme séparée de nous; il y a toujours une relation entre nous et la chose qu'on examine. Et d'autant plus, si la chose n'est pas un objet inanimé... Ainsi, cette personne, si elle est mon patron, mon voisin bruyant, ou mon libraire...

Je retiens que je ne peux pas parler des choses comme uniquement ''subsistantes''. La philosophie m'invite à me questionner de la manière dont le monde '' se donne '' à moi ; et donc à réfléchir sur la nature de la connaissance que j'ai de cette chose, et même plus généralement, de la nature de la réalité.

Elaine, qui travaille sur la philosophie au Moyen-âge ( Et oui... le humains au Moyen-âge ne sont pas des brutes, des barbares, ils peuvent être de profonds philosophes...) ; rappelle à ce propos, la réflexion qui s'appuyait sur les ''catégories '' d'Aristote, pour caractériser une chose.

La première était la '' substance '' - pas pour signifier seulement la matière dont la chose est faite - mais qui est le substrat, l'essentiel de cette chose : l'essence de cette chose, une substance immatérielle, une pure pensée.

La seconde serait la '' forme '', qui confère à l'objet sa structure et son identité. On dira aussi que l'âme est la forme du corps...

Cette manière de penser la chose, a tendance à la limiter à l'idée matérielle de cette chose. Je pense alors à la matérialité de la relique du Graal, qui serait vue ici, ou là ...

Bon, mais nous reviendrons sur tout ceci au Moyen-âge. En effet, les philosophes médiévaux ont développé ces notions en science et en théologie.

La question de l'existence du Graal occupe l'esprit de Lancelot, au point d'être abordée lors d'une séance de jeu de cartes. Ces séances s'organisent régulièrement à Fléchigné depuis la retraite de Lancelot. Ce soir là, sont présents le père Maillard et Elaine. Il suffit d'être quatre, la soirée libre pour que Lancelot propose le couvert, le gîte ( éventuellement) et une partie de Tarot ( le jeu d'Anne-Laure de Sallembier). Je signale cette soirée, parce qu'à la suite de sa visite chez le libraire, Lancelot fit part à Maurice Maillard de sa difficulté à ''disputer'' cette affirmation de la non-existence du Graal.

Graal, n'existe

- C'est d'autant plus difficile, j'imagine, que tu ne peux présenter à l'appui de son existence, qu'une liste de personnages légendaires, et d'histoires merveilleuses.... Pour ma part, concernant l'existence de Dieu, j'ai l'appui de la Révélation, de l'expérience mystique, et l'appui de toute une Tradition...

C'est ce soir là, peut-être, que vint à l'esprit de Lancelot, le projet de façonner l'équivalent pour ce qui concerne le Graal. Un quête au travers d'une lignée, à l'aide de la connaissance acquise le long de ces siècles en philosophie, en sciences, en art et en théologie.

Idée que j'ai reprise et menée en partie, dans ces livres.


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