La série Culte dévoile les coulisses de la toute première émission de télé-réalité en France. Largement inspirée de BIg Brother, Loft Story avait secoué la télé en 2001 et propulsé sur le devant de la scène de parfaits inconnus, dont Loana et Steevie. Culte reprend tout cela de façon très romancée.
Le pitch
En 2000, Raphaël Dumas de Philippe Palazzo Productions découvre Big Brother, une émission de télé-réalité néerlandaise qui cartonne un peu partout en Europe. Persuadé que le show peut faire un succès en France et lui permettre de sauver son entreprise au bord de la faillite par la même occasion, il tente de convaincre son associé Philippe Palazzo de vendre le projet à M6. Mais le président de la chaîne est réticent à se lancer dans une émission aussi trash. Déterminée à être chef de projet pour l’émission, Isabelle de Rochechouart trouve alors l’idée qui va convaincre M6. Reste à faire le casting, créer le décor, trouver des annonceurs… Le tout en 4 mois pour que l’émission sorte en avril 2001 !
Alors, on regarde ou pas Culte ?
Franchement, que tu aies aimé ou pas l’émission, que tu l’aies vu ou pas, la série reste un vrai bon show, qui te plonge tête la première dans l’univers télévisuel de l’époque. On est vite capté par les manigances et les coups en douce des gens qui bossent pour la télé, et montre comment la télé-réalité va tout bouleverser sur son passage.
La série commence bien avant que les 13 candidats n’entrent dans le loft et bien avant les scandales, les journaux dénonçant le voyeurisme… On part ici de l’idée d’un producteur jusqu’à la réalisation de l’émission : comment les lofteurs ont été castés, ce qu’on leur a dit. Comment les patrons de chaine de TV se tirent dans les pattes les uns des autres. Bref, on passe côté coulisses. Finalement, on verra peu d’images de ce qu’il va se passer pendant l’émission (si ce n’est la fameuse scène de l apiscine entre Jean-Edouard et Loana), car ici, ce n’est pas ce que Culte recherche.
Est-ce que c’est vraiment ce qu’il s’est passé ? Pour le spectateur, c’est finalement assez anecdotique. La série de 6 épisodes se regarde comme une série classique qui décortique l’envers du décor de l’autre côté des miroirs sans tain. Le fait qu’elle soit largement inspirée d’un fait réel est plus là pour titiller notre fibre nostalgique. Car oui, moi, j’étais de ceux devant leur petit écran à l’époque, scotchée par les quotidiennes… J’ai vécu la vague loft de plein fouet. Alors que mon mec, lui, n’avait pas suivi, mais a apprécié aussi regarder la série, parce que ça lui rappelait des trucs, mais surtout parce qu’elle est bien ficelée.
Ce qui m’étonne le plus, c’est que malgré le fait que les prénoms des lofteurs soient repris tels quels, la série ne leur a même pas été proposé en visionnage avant. On note aussi qu’Alexia Laroche-Joubert est devenue Isabelle de Rochechouart à l’écran… J’avoue que ça m’a intriguée tout le long : pourquoi avoir changé son nom, sachant que de toute manière, tout le monde a bien compris qu’il s’agissait d’elle. Surement parce qu’elle a participé à la création du scénario. Et surement parce que son personnage, central, est quand même une vraie peau de vache carriériste, prête à écraser tout le monde pour avancer. Au point qu’Alexia Laroche Joubert s’est sentie obligée de préciser aux journalistes qu’elle n’était pas une vraie c*nnasse (véridique). La série passe donc de la fiction à la réalité, brouillant les pistes, truquant les résultats des votes (ce qui n’est pas arrivé « en vrai »), inventant une relation fictive entre Loana et un casteur, etc. Parce qu’il faut bien créer de la tension et du rythme. Bref, il ne sert pas à grand-chose d’essayer de démêler le vrai du faux.
La série surfe surtout sur le succès de l’émission culte, sur fond de sonnerie nokia 3210 et de musique des années 2000. C’est une vraie madeleine de Proust pour certains, et pour les plus jeunes biberonnées à la téléréalité, une façon de découvrir l’émission qui a créé la plus grande rupture du PAF !
À priori, une saison 2 de Culte est déjà prévue, et traiterait cette fois d’un autre succès de l’époque : les 2Be3.
Culte (2024) par Matthieu Rumani et NIcolas Slomka. 6 épisodes de 45 min à voir sur Prime Video. Avec Anaïde Rozam, Marie Colomb, César Domboy, Samu Outalbali, Nicolas Briançon, etc.