Retour de vacances et gueule de bois

Publié le 29 août 2008 par Ferrailleur

   Retour de vacances.

      Tentative vaine de rattraper tous les fils de discussion et d'analyse de la dernière quinzaine.


  Plus que jamais, c'est le chaos au PS. Ce n'est plus un kriegspiel, c'est de la bouillabaisse ! Royal, Delanoë, Aubry, Moscovici, DSK en coulisses, Dray et Hollande qui s'y voit toujours pour 2012 (misère !) ... Et surtout cette idée qui monte de remettre au calendes grecques le choix d'un leader alors que la 5e République version Sarko est plus que jamais un régime présidentiel personnalisé à l'extrême. Comment font-ils pour être aussi aveugles ?


  Pendant ce temps-là, Sarkozy remonte dans les sondages alors qu'il devrait être au 15e sous-sol après l'annonce récente et officielle d'une perte nette de pouvoir d'achat pour tous les Français en 2008.

   Une certitude qui monte: oui les Français ne supportaient pas au printemps sa façon d'être président, oui ils auraient aimé qu'il change...
 
   Mais :

   Et si finalement c'est lui qui changeait la perception des Français ? Grâce à la grosse caisse médiatique, grâce au manque de crédibilité de l'opposition, les Français ne sont-ils pas en train de se dire: "bon, ce n'est pas ce qu'on aurait voulu mais c'est mieux que rien; il n'y a pas d'alternative; il fait ce qu'il peut; ce n'est pas si mal, elle présente bien Carla, etc. etc."  ?

  Toute la stratégie sarkozyenne semble être là: faire oublier qu'il y a d'autres manières d'être président, qu'il y a d'autres solutions... N'avez-vous pas remarqué sa façon de marteler qu'avant lui, rien n'existait, rien n'avait été fait. Que tout commence avec lui. Que lui seul doit décider ce qui tient de l'évidence ou non ? Evidence hier que tout nouvel impôt est une infamie (rappelez-vous son indignation au micro de RTL au printemps contre toute idée d'augmentation de la redevance). Evidence aujourd'hui que l'impôt est une nécessité...

  Absence totale de colonne vertébrale (tant en polique extérieure qu'en politique intérieure) dissimulée sous le faux-nez du "pragmatisme". Mais qu'importe puisque nous vivons désormais sous le règne du présent. Il n'y a plus de passé, pas même récent. Les certitudes martelées au printemps sont effacées des tablettes à l'automne. Et personne ne proteste, personne ne parvient à restituer la mémoire médiatique défaillante. Parmi des dizaines d'exemple, qui se souvient du barouf orchestré à l'occasion des résultats de la croissance meilleurs que prévus au premier trimestre ? Quel sens avait ce cirque au vu de ce que sera la réalité de l'année 2008 (l'un des pires chiffres des 20 dernières années) ?

  Cette absence de mémoire. Ce maintien dans un présent permanent. C'est peut-être cela qui me déprime le plus.


   Retour de vacances donc et... gueule de bois.