De retour après une trop longue absence ? Le nombriliste parigot aurait-il manqué à ses rares lecteurs ? Pour ceux qui seraient tentés de répondre par l'affirmative, ne vous inquiétez pas les cocos, je me remets au turbin. A tous les autres, vous ne m'avez pas manqué non plus!
Après une calvacade dans un yellow cab peu coopératif, j'ai réussi à grimper dans l'avion qui me ramène au bercaille. J'ai des images plein la tête! Ca part de l'empire state building en passant par Miami et Collins avenue pour revenir dans le meatpacking district le tout vu au travers de verres teintés en rose! J'ai fait le plein pour au moins trois ans. Je vais pouvoir à nouveau me jeter à corps perdu dans le boulot et continuer à diminuer mon espérance de vie. Mais ce coup-ci, je vais le faire plus sainement. Enfin c'est ce que je me dis...
Ma semaine avec Hélène est passée trop vite... MAis on s'en doutait tous. Vous savez un peu comme quand on on a vingt cinq ans et qu'on se réveille un matin à l'aube de ses trente et une piges! C'est pareil, ça passe trop vite... En parlant de ça justement, ça me laisse neuf ans de kiff jusqu'au prochain BIG BANG! C'est marrant, j'ai l'impression de sortir la tête de l'eau et d'inspirer de grandes bouffées d'air frais. Je me sens à des kilomètres des conneries du début de l'année et de ma pseudo descente aux enfers, loin des diagonales et loin de la texture.
--- Back in the days ---
La texture, c'est une expression qu'on a inventé Joe et moi... Elle est liée à notre cher ami Gérard "j'en ai rien à branler Aumax"... Tout remonte à une soirée de février. Il est 21h, et je sors du boulot. Il s'agit d'un de ces soirs où j'avais vraiment envie de foutre la tête en l'air. Moralité, j'appelle mes potes pour faire la teuf. Gérard est sur répondeur, Joe répond. On se retrouve dans vers Saint-Michel pour manger une crèpe et decider du plan à suivre... Le tout ressemblera à ce qu'on connait déjà : Champagne, coke et vodka, coke... Un putain de quarté gagnant et dans l'ordre s'il vous plait! On est donc dans une crèperie à discuter et suivant notre coutume on se fait une "poutrelle-crèpe" afin d'inaugurer l'endroit. (Note pour le lecteur : dans une pizzeria on aurait parlé de "poutrelle-pizza"). Nous arrivons vite à la fin de notre repas sain et équilibrer et je me dis que c'est dommage que Gérard ne soit pas là. Joe me réponds, il a pas la pêche et il trouve que t'es chelou en ce moment... Qu'à cela ne tienne, je vais faire fondre la glace avec un peu de Dom Pérignon. Un taxi plus tard, nous retrouvons chez Gérard.
L'accueil est un peu froid, mais c'est pas grave... On est chargé comme des poneys, alors on va mettre l'ambiance! Je débouche la bouteille, sers trois flutes dans dans des verres à whisky et j'entame la conversation. Gérard me tourne le dos, il fixe sa table de mixage et répond à chacune de mes questions par une seule et unique réponse : Putain, il est bon le son... T'as vu la texture ? J'ame bien quand y a du souffle. Et ça tu peux pas le faire avec des ordinateurs il faut du vrai matos... Du Akai ou du Roland. Attend j'entends mieux avec mon casque... C'était le début de la texture du son, et putain elle a duré cette pute!
La texture dans notre jargon ça représente ça : un mec défoncé qui devient complètement monomaniaque. Mais rassurez-vous, la texture n'est pas uniquement musicale, elle peut s'appliquer à tous les domaines de la vie courante :
- La texture des taux de change (a.k.a. texture du franc suisse)
- La texture du licenciement
- La texture de l'amitié
- La texture des vêtements
Je m'arrête là, car il s'agit d'une liste sans fin.
Y a rien à faire avec la texture, il faut la supporter ou partir... Tout le monde le sait, au bout d'un moment je suis parti!
--- /Back in the days ---
Revenons à nos moutons, je me sens frais comme un écolier qui va commencer une nouvelle année. Alors Hasta siempre Amigo!