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Le Graal, ça n'existe pas ! 3

Publié le 30 octobre 2024 par Perceval

Précisément, sur la question qui nous occupe, nous pouvons rejoindre notre aïeul Jean-Léonard de la Bermondie, quand il fréquentait, avant la Révolution, les salons où l'on conversait. Nous sommes entre 1763 et 1766 ; trois choses y sont à la mode " le whist, Clarisse Harlowe ( un roman...) et David Hume ( le philosophe) "

Graal, n'existe

David Hume (1711-1776), est écossais et francophile. Il est alors le secrétaire de Lord Hertford, ambassadeur. Les salons sont " les Etats Généraux de l'esprit humain " c'est la définition que donne Hume du salon de madame Helvétius...

David Hume désire construire une " science de la nature humaine ", sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton.

Que nous dit Hume ?

A l'origine de nos connaissances, sont nos perceptions. Hume appelle perception " tout ce qui peut être présent à l'esprit, que nous utilisions nos sens, que nous soyons mus par la passion ou que nous exercions notre pensée et notre réflexion ". Cette perception par les sens, donne des impressions et des idées ...

Que valent ces connaissances ?

Nous avons tendance à qualifier de ''lois'' ce que nous observons... David Hume - ''le sceptique'' - questionne cette '' relation de cause à effet '' qui fonde notre vision du monde...

Graal, n'existe

Il nous semble que la véritable cause est toujours contiguë à l'effet. Mais contiguïté n'est pas causalité.. ! Un fait peut précéder un autre sans que nous le tenions pour sa cause.

La poule, constate, chaque matin, quand elle voit le fermière venir vers elle, que c'est pour lui donner à manger ... La poule pourrait ainsi en établir une loi, et même se faire un jugement de bienveillance envers la fermière... Et, un jour, le seul... La fermière vient, non pour la nourrir, mais pour lui tordre le cou ...

Pour Hume, la connaissance est équivalente à la croyance. Elle peut avoir une utilité pour l'action, mais ne dit rien du réel. La vérité nous échappe en tout.

En ce début du XXe siècle. Anne-Laure de Sallembier et Jean-Baptiste fréquentent de près le cercle très philosophique des amis et parents Poincaré.

En cette année 1908 se tient à Heidelberg le Congrès International de Philosophie, et Anne-Laure et Jean-Baptiste, vont accompagner le couple Boutroux, à ce qui sera un grand évènement mondain et intellectuel. Lancelot n'a que huit ans, mais il fait partie du voyage. ( cf: - Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 - Tome 3)

Pour préparer ce voyage nous avons les notes d'Anne-Laure qui révisait quelques notions :

En ce temps, où un monde nouveau et scientifique semble avoir du mal à faire sa place, où le nouveau siècle tarde à s'établir, la philosophie ne craint plus de se remettre en cause, à tel point que c'est la notion même de Vérité qui est questionnée, et, sans tabou religieux...

Graal, n'existe

- Pour Kant (1724-1804), sensible au scepticisme de Hume, la vérité scientifique ne porte que sur les phénomènes; elle ne reflète donc pas la réalité telle qu'elle est en elle-même, mais telle qu'elle est pour nous. Les concepts métaphysiques ( Dieu, la liberté, l'âme...) sont exclus de la connaissance scientifique ; et la croyance se substitue au savoir... Nous n'avons accès qu'aux phénomènes, pas aux '' choses en soi ''.

- Anne-Laure avait rencontré William James, frère d'Henry le romancier qui fréquentait alors son amie Edith Wharton... ( voir le Tome 3). Le philosophe William James (1842-1910), répondait ainsi aux questions d'Anne-Laure :

- Pour savoir si une chose est vraie, il faut - dit-il - ''poser une croyance, la tester et l'intégrer dans un corpus plus large..''. James doute que l'on puisse observer le Réel ''en soi'' ( ce qui supposerait sortir de ses croyances, dit-il...). Il rajoute : il est des croyances ou vérités auxquelles la seule " volonté de croire " suffit... ! Par exemple, sur la question du libre arbitre: W. James dit " Mon premier acte de libre arbitre est de croire au libre arbitre ".

" Les idées ne sont pas vraies ou fausses. Elles sont ou non utiles. " Telle est la thèse centrale ( le pragmatisme) que défend William James.

Il serait donc inutile de discuter sur l'essence d'un objet, il serait suffisant d'en discuter les caractéristiques, et son utilité ...


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