Seconde journée en compagnie du peintre de grand talent , José Galvan.
Et les commentaire de Lucien Vilar :
“Si, comme l’a dit Malesherbes : ” L’extravagance est si générale qu’on ne la remarque plus ” je me sens (abondant dans le sens de cet auteur) d’autant plus enclin à parler aujourd’hui de l’oeuvre d’un artiste dont l’étoile qui monte brillera bientôt dans le firmament de la peinture contemporaine. Si nous entendons de nos jours de graves benêts proclamer avec une parfaite inconscience que tel tableau (qu’on peut examiner dans tous les sens sans arriver à savoir ce qu’il représente) est un chef d’oeuvre. De nombreuses personnes se laissent continuellement abuser par les coups de grosse caisse de la publicité et semblent ignorer que les girouettes occupent toujours le sommet des édifices.
Cet artiste peintre natif d’ALICANTE (Espagne) fit un long séjour à MADRID : les richesses contenues au Musée du Prado furent pour lui une illumination et le souvenir des grands maîtres le poursuit lors de ses déplacements dans la péninsule ibérique.
L’art de J. GALVAN ne peut être mêlé aux élucubrations picturales de certains esthètes apprentis sorciers. Bien au contraire, imbu des plus nobles principes que nous ont légués les plus grands maîtres de l’antiquité, le peintre GALVAN a su résister à la facilité qui est de mise chez bon nombre de barbouilleurs qui se qualifient “d’avant-garde “. Son talent sobre, non dénué de puissance, semble se jouer des difficultés que lui imposent les sujets divers baignés du halo de beauté que tout artiste vrai possède en lui-même.
Que ce soit la grâce colorée d’une danseuse trépidante ou le pur contour d’un visage, son pinceau recrée les différents états d’âme que chaque être reflète. Tout en obéissant aux règles les plus rigides, GALVAN, de sa palette constellée, transmute la plus humble nature morte et donne à l’objet inanimé la vie “qui s’attache à notre âme et la force d’aimer “. Qu’il fixe la cohue des remblas de BARCELONE ou la langueur apaisée d’un modèle nu, sa peinture aux coloris étudiés sait harmoniser les tons, tantôt joyeuse et colorée, tantôt empreinte de grâce et de légèreté rappelant le XVIIIe siècle, elle nous mène dans son sillage prestigieux vers le monde féerique de la lumière. Un don des plus rares orne sa palette d’artiste, c’est celui du portrait. Son exposition à PERPIGNAN, où il nous fut donné de comparer les modèles et leur représentation sur la toile, nous permit de retrouver au-delà de la ressemblance physique le caractère vrai et la personnalité inhérente à chaque sujet.
Sur les tableaux intitulés ” nus ” la chair nacrée du modèle et l’équilibre des courbes dans une pose nonchalante nous prouve que GALVAN connaît parfaitement l’anatomie - car il est nécessaire que l’artiste connaisse la structure du corps humain pour rendre, grâce à la multitude de muscles invisibles, cette vérité d’où naît la vie et l’harmonie des formes .”
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