Nuit de folie à Cahors
Adolescent poignardé, commissariat attaqué, SDF blessé…
Cahors, son vin, son pont Valentré et… ses bagarres en série. Ce lundi 28 octobre, la ville du Lot a été le théâtre d’affrontements en cascade. Une avalanche de violence qui a débuté aux alentours de 18 heures, sur le boulevard Gambetta. Sur fond de conflit entre un garçon et une fille, une bagarre éclate entre cinq individus. Trois jeunes de 17 ans sont touchés. L’un présente des blessures par arme blanche à la jambe et au bras, les deux autres n’ont que des blessures légères.
Les victimes sont connues des services de police, tout comme les deux présumés auteurs des coups de couteaux. Ces derniers ont été interpellés par les forces de l’ordre peu après les faits et placés en garde à vue au commissariat de Cahors mais l’affaire n’en est pas restée là.
A l’attaque
Vers 20h30, battes de baseball en main et cagoules sur les visages, « une dizaine de personnes s’est présentée devant le commissariat et a été très vite repoussée par les forces de l’ordre », comme l’indique Claire Raulin, la préfète du Lot. Elle ajoute : « Je condamne avec fermeté ces agissements inacceptables. On ne peut pas se faire justice soi-même. » Elle confirme ainsi que les deux événements sont liés et que les individus ayant voulu prendre d’assaut le local de police avaient pour but de s’en prendre aux deux jeunes majeurs arrêtés deux heures plus tôt.
L’information a de quoi surprendre . Elle montre combien le sentiment d’impunité est grand en France. Lorsqu’une bande tente de s’introduire dans un commissariat, visages cachés et armée, cela ne signifie-t-il pas que la police et la justice de ce pays ne font plus peur à personne ? Il semble y avoir des évidences que seuls quelques hauts fonctionnaires et personnalités politiques ne veulent pas voir.
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Contacté par BV, François Tesson, délégué départemental Reconquête du Lot, lui, est lucide : « Les délinquants n’ont plus peur parce qu’ils savent que la police va avoir des problèmes médiatiques et avec la hiérarchie si elle réagit. Les policiers risquent plus que les délinquants. »
A l’assaut
Résultat : ça continue, encore et encore. Pas plus tard qu’à 23 heures, le même jour, devant la gare de Cahors, une nouvelle rixe éclate. Un jeune homme de 18 ans est blessé et transporté à l’hôpital. Son pronostic vital n’est pas engagé. Puis, aux alentours de 2 heures du matin, c’est au tour d’un SDF d’être conduit aux urgences après une agression. Quatre individus s’en sont pris à lui devant un bar. Ses jours ne sont pas en danger. A l’heure où nous écrivons, nul ne sait si ces deux dernières agressions sont liées aux deux premières.
Quoi qu’il en soit, en à peine 8 heures, cinq personnes ont été agressées dans le centre de la ville et un commissariat a subi une tentative d’assaut. Un bilan bien inquiétant pour une commune de vingt mille âmes mais qui n’a pas beaucoup fait réagir. François Tesson explique : « Malheureusement, on a tendance à s’habituer. C’est tous les jours et partout. Ça ne semble plus extraordinaire. C’est la banalité. »
De son côté, la préfète semble avoir pris la mesure de cette sanglante soirée. Elle a annoncé que « des effectifs de police supplémentaires seront déployés sur la voie publique aujourd’hui et dans les prochains jours. » Cela dit, si comme le laisse entendre ces affaires, les forces de l’ordre ne font plus peur à ceux qui se baladent couteaux en mains, est-ce bien utile ? La question est posée.
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Boulevard Voltaire
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