La stratégie gaullienne de Royal ?

Publié le 30 août 2008 par Ferrailleur

  J'espère que quelques ségolénistes de passage sur ce blog vont pouvoir m'expliquer à quoi joue au juste Ségolène Royal en ce moment ?


  Quand en 1971, Mitterrand avait fait une OPA sur la SFIO (en train de devenir le nouveau PS) lors du fameux Congrès d'Epinay, c'était le résultat de tractations habiles (alors même que l'appareil de la SFIO lui était plutôt hostile), notamment avec Pierre Mauroy qui lui avait offert les clefs du nouveau parti, grâce notamment à la puissance fédération du Nord.
  Bref, Mitterrand ne s'était pas privé de mettre la main dans le cambouis.

  On avait cru comprendre que Ségolène Royal avait des ambitions similaires de prise du principal parti de la gauche. Cette prise, si elle se fait selon les canons traditionnels à gauche, semble devoir nécessiter de longues tractations avec différents courants, puis des alliances débouchant sur des motions communes avant le vote ultime des militants sur le nom du nouveau premier secrétaire.

   Or, Royal semble jouer une partition tout autre qui n'est pas sans rappeler celle du Général de Gaulle du temps du RPF. Pas d'alliance, pas de compromission, appel au vote direct des militants, etc.
   Au point que tandis que les carpes et les lapins sont en train de reconstituer un conglomérat central "de type hollandien" dont rêvent secrètement tous les notables locaux du parti, Ségolène a déjà quitté La Rochelle sans avoir mené aucune tractation ouverte, pas même avec la gauche du parti dont pourtant elle a repris la rhétorique (ce qui n'est pas pour nous déplaire) lors de son discours d'hier.

  Ce genre de stratégie est-il adapté pour séduire les militants PS alors qu'elle est contraire à toute la tradition historique du parti ?

   J'avoue que je suis extrêmement dubitatif.