L’armée, dernier recours.

Publié le 17 novembre 2024 par Observatoiredumensonge

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L’armée, dernier recours.

Constatant l’anarchie, le désordre, et chaque jour les crimes qui se multiplient dans notre pays, on évoque une fois de plus l’emploi de l’armée pour nettoyer les quartiers perdus de la république et rétablir l’ordre, pour permettre enfin à l’état de reprendre la main dans une situation qui lui échappe.

En dehors des situations de conflits armés extérieurs, sur notre sol, nos textes prévoient que l’armée peut être le dernier recours dans les situations de menace ou de désordre extrême quand tout le reste a échoué. 

Mais on ne peut pas dire, pour l’instant, que tout le reste a échoué. Car on n’a pas tout essayé. Je rappelle que nos forces de l’ordre, nombreuses, sont armées. Or, même dans les situations de quasi-insurrection comme celles que l’on a connues en juillet 2023, ou que l’on connait en Nouvelle-Calédonie ou aux Antilles, l’autorité a toujours préféré assister à la destruction de quartiers entiers et à la mise en danger des citoyens honnêtes, plutôt que d’ordonner l’ouverture du feu. Même dans les cas de légitime défense les policiers hésitent à se servir de leurs armes. Il est révoltant de voir des policiers recevoir des cocktails molotov (arme qui a été inventée pour tuer), ou se faire rosser au sol, sans qu’ils ripostent avec leurs armes ; comme le ferait sans doute un individu ordinaire ; ou un militaire.

Car n’oublions pas que nos soldats ne sont ni instruits, ni entrainés, ni équipés, ni armés moralement pour les missions de maintien de l’ordre. Le soldat est fait pour faire la guerre et pas pour autre chose. On lui a appris à tuer, car la mort est inséparable de l’idée de guerre. C’est comme ça depuis la nuit des temps.

Ils ne supporteront pas de recevoir pavés et cocktails molotov pendant des heures sans broncher, comme nos admirables forces de l’ordre savent le faire. Ils réagiront brutalement. Si on les engage, c’est que l’on passe enfin à l’offensive, que le risque est accepté ; sachant toutefois que l’écho des premières interventions »musclées », calmera les velléités de résistance suivantes.

L’armée a toujours craint d’être confrontée à de telles situations, et les militaires sont conscients qu’ils ne sont pas les mieux adaptés à ce genre de mission, qui peut les opposer à d’autres Français ; même si beaucoup de leurs adversaires ont un comportement qui peut faire douter de leur appartenance réelle à la nation. 

Mais si la situation devient catastrophique comme on peut le craindre, et que le choix, pour le politique, devient, soit laisser saccager tout un territoire, laisser l’insécurité se généraliser et menacer les institutions, ou « faire donner la Garde », il n’y aura pas d’hésitation à avoir. Et là, on entendra des bruits de bottes ; mais rassurons-nous, ce seront les nôtres. 

L’état, trop souvent, par indécision ou lâcheté, laisse se développer des situations insurrectionnelles. Puis demande à ses forces de rétablir l’ordre sans leur donner tous les moyens et en les retenant par la manche.

Quand l’incendie, qui aurait pu être circonscrit avec un extincteur, s’est trop développé, il faut appeler les pompiers. On y est presque.

Général (2S) Roland Dubois

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Général (2S) Roland Dubois

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