31 août 2008
Mise à distance
Je suis toujours décalagehorairisée, alors je vous écris de nuit. Il faut dire que les heures fiévreuses passées sur son clavier alors que le reste de la population dort, cela place tout de suite son écrivain : torturé, passionné, emporté par son art. La classe. Sauf qu'en vrai, c'est juste une insomnie et je préfèrerais me joindre à tout le monde, dans le monde des rêves, des ronflements, et des chéris-tu-m'as-encore-piqué-tout-le drap.
Quitte à être réveillée, j'en profite pour répondre à une question qui vous a sûrement turlupiné pendant tout mon séjour aux USA : ai-je écrit pendant que j'étais sur le continent américain ? Parce que si vous vous souvenez bien, je suis partie avec pour objectif de me remettre à l'écriture de mon 2e roman, Paris - New York - l'Univers. Eh bien, j'ai fait tout autre chose et si j'avais tourné sept fois mon clavier devant mon ordi avant de vous dire que j'allais reprendre ce roman, je me serais certainement abstenue de m'avancer ainsi.
Un des immanquables effets des séjours à l'étranger, surtout de longue durée, c'est la mise en perspective que cela vous apporte. Regarder votre vie quotidienne et vos projets avec 6 000 km de distance, ça donne un sacré recul. Et là, j'ai réalisé que ce 2e roman, il avait besoin de maturer beaucoup plus, que je n'étais pas prête à l'écrire. Oui, je dois le porter encore en moi, le laisser se développer à l'intérieur si je veux pouvoir lui donner l'envergure qu'il mérite. Je me suis donc autorisée à le laisser de côté.
Ainsi libérée de la pression de me forcer à terminer un texte au mauvais moment, j'ai emmagaziné tout plein d'idées pour un autre roman. J'ai pris des notes, donné corps aux deux personnages principaux et pas mal réfléchi sur l'histoire. La structure est très loin d'être finalisée, donc je ne vous en dirai pas plus pour le moment. Je vais faire des recherches pendant le mois de septembre, me documenter et ainsi continuer à nourrir ce qui est en train de prendre forme. Je vais continuer de réfléchir - faut pas croire, ça pense beaucoup, un auteur. Et puis j'espére, à un moment, ça dort aussi.