Titiller le " citoyen " là où ça chatouille : patriotisme, combat pour la liberté, préservation de la civilisation, combattre le fascisme et ce " eux " contre " nous " incontournable. Avec cette boite à outils, de tout temps, ça a fonctionné pour envoyer les peuples dans le hachoir à viande. Dans ces sociétés, une infime minorité pourtant organisatrice, ne participe que de loin au grand massacre, leurs descendants restant bien au chaud, voir par exemple le fils Bush qui fut basé comme pilote de l'Air Force au Texas durant la guerre du Vietnam ce qui fait qu'il est un vétéran, touchant pension sans jamais avoir vu la couleur de la foret locale et les flammes du napalm. Pendant ce temps-là, les " boys " eux se faisaient zigouiller dans les airs et les rizières de ce qui fut l'Indochine. Pour convaincre la belle jeunesse, il faut vendre la guerre et à toutes les époques faire percevoir le conflit comme une " aventure ", une " action civilisatrice ", un acte de bienfaisance, de libération ou bien même de nos jours comme quelque chose de " cool " comme le combat contre le terrorisme. Il faut que la machine à probagander tourne à plein pot tout en partant de loin. Il faut mener la guerre des images, des sons et des mots. Un message suffisamment répété à l'infini dans l'espace temps qui devient une vérité et une nécessité. Il faut aller casser la gueule à l'autre là-bas, car c'est lui " l'axe de la haine, l'axe du mal, " plus de choix : être avec nous ou contre nous ", ce fut la diatribe prononcée par Bush suite aux attentats du 09/11/01 qui amena l'intensification de la guerre en Irak et l'expédition en Afghanistan et qui ensuite chamboula toute une région : Syrie, Lybie...
Reculons plus loin 1914/18 : ces futurs poilus, marchant au pas et traversant les villes sous les acclamations des foules en délires, les jeunes femmes embrassant ces " braves ", des fleurs jetées par gerbes entières et... Quatre ans plus tard, neuf millions de morts. À l'époque, ce qui avait motivé " ces élans de joies ", était l'esprit de revanche de la déculottée de 1871 contre Bismarck et la perte de l'Alsace/Lorraine. Pendant 40 ans, les masses avaient été travaillées au corps par une propagande journalistique et littéraire. Si bien que le jour de la mobilisation, tous ces pauvres gars partirent pour une guerre qu'ils voulaient " courte, fraîche et joyeuse " avec pour seul objectif : être à Berlin pour Noël. [i] Alors que, ceux qui avaient organisé ce grand bal de la mort savaient très bien qu'ils enclenchaient une guerre industrielle, où la capacité de tuer comparée au passé serait multipliée par mille. La guerre de sécession américaine, d'ailleurs, 50 ans plus tôt, en avait donné les prémices. Ils partirent donc et ceux qui en revinrent se sentirent plus comme des miraculés de l'enfer que comme des survivants en se demandant pourquoi eux avaient été épargnés comparés à tous leurs copains morts par millions dans la boue des tranchées, leur corps déchiquetés accrochés aux barbelés et dévorés par les rats...
Vingt ans plus tard : c'était reparti. Cette fois-ci, on put voir aux actualités de l'époque des trains entiers de bidasses agiter les mains tout sourire pour dire au revoir à leurs belles tout sourire aussi. Où partaient-ils donc ? Sur la ligne Maginot, s'enterrer dans les casemates pour stopper le démon nazi. Démon, d'ailleurs, qui n'avait pas été tant que cela dépeint par la presse comme le type qui réarmait l'Allemagne à fond de train, d'ailleurs sans respecter aucunement les clauses du traité de Versailles. Les gouvernements laissaient faire celui qui avait montré une image si impressionnante du " miracle " allemand durant les jeux de 36. Puis, en 1938, il y avait eu l'accord de " paix " de Munich entre Daladier, Chamberlain, Mussolini et " monsieur " Hitler comme il était appelé. Le français et l'anglais étaient repartis avec leur petit bout de papier signé qui garantissait la paix. On connaît la suite. La propagande, cette fois-là, joua sur la corde du combat contre le mal incarné par Lucifer Hitler et par le bloc des démocraties contre les forces de l'axe. C'était simple et binaire et même un QI de 80 pouvait comprendre : NOUS les gentils contre EUX ces barbares teutons, ces bouffeurs de spaghettis et ces nippons jaunes. Les actualités cinématographiques, les radios, la presse répétaient à plus soif que Hitler n'était qu'un effet passager de l'histoire. 5 ans plus tard et 60 millions de morts ont pu faire comprendre combien sous-estimer les nazis avait été néfaste pour les masses et bénéfique pour une certaine caste du business...
Alors aujourd'hui, ça se goupille comment la propagande ? Tout est dans les images : image prémâchée, prédigérée et surtout très bien léchée. Depuis un sacré bout de temps, on peut observer sur les RS, une campagne basée sur plusieurs axes très " fashionable ", " très cool ". [i] De jolies soldates israéliennes portant des uniformes très près du corps avec vision sur le balconnet qui ne cache plus rien de leurs jolis seins, elles sont tout sourire, maquillées comme pour une sortie en boite ce qui fait oublier le fusil d'assaut américain M30 porté en bandoulière. (Voir photo de l'article). Il y a aussi, pour l'armée américaine, de jolies femmes pilotes d'avions de combat qui ressemblent plus à des gravures de mode qu'à des combattantes qui vont semer la mort au sol. De même, les quelques types vus dans ces clips ont tous des gueules " Top Gun ". Aujourd'hui, la guerre vaut un défilé de mode comme lors de la fashion week de Paris, Milan et autres bleds à fadaises. Les campagnes de recrutement mettent en avant l'armée comme faiseur de paix à travers le monde. Ainsi, le jeune, la jeune qui s'engage n'a plus vraiment l'impression d'être un futur pourvoyeur de mort, qui va défourailler à tout-va, mais de participer à un effort d'apaisement. Il est certain lors de ce recrutement que mourir ne doit pas vraiment être mis en avant, d'où ces actes improbables de familles qui se retournent contre l'armée lorsque le fils se fait tuer en opération... Certains diront avec raison que ce sont les risques du métier, mais si, dès le départ, le " deal " a été mal ficelé, pas étonnant que la justice s'en mêle. Enfin, on promet la valeur égalité homme/femme, sans vraiment mentionner de qui va en opération dangereuse essentiellement, et donne l'impression que les armées modernes sont pleines d'amazones combattantes, ce qui en fait est du racolage pour magasines féminins... Surtout, ne pas contrarier les féministes pour ne pas se mettre les wokistes à dos qui entraineraient les LGBT... Nous sommes bien dans un monde con-plexe !
On parle beaucoup, d'armes, de canons, le Caesar français est une star dans sa catégorie. L'industrie de l'armement est décuplée mondialement, on se bouscule lors de ses salons. Il y a pléthore de docus sur la légion étrangère, sur les commandos, les paras qui scénarisent le courage et la volonté de ces " surhommes ", alors que le prof lui est trainé dans la boue, ce qui, en toute indécence amène à des campagnes de recrutement dans les collèges et lycées, afin de rentrer dans le crane du djeune que le citoyen doit être prêt à être un soldat... Puis lorsqu'il rentre chez lui, à chaque repas à la TV il a sa dose de guerre en Ukraine, Israël Hamas et est sur shooté par des news qui se contredisent tant et si bien qu'il devient impossible d'être informé sans passer énormément de temps en recherches, ce qui revient pour plupart, d'être totalement sous-informés. Il est commun que les voyages présidentiels soient le moment où les médias mettent en avant les signatures d'achats d'armes, de sous-marins, de Rafales (orgueil française) et ainsi, il n'est plus choquant que le président d'un pays en paix soit devenu le VRP du lobby militaro/industriel, qui d'ailleurs nous rappelle en cocoricotant que nous sommes le troisième exportateur d'arme au monde... Que de clips : d'avions de combat accompagnés d'une music tube entrainante atterrissant sur des portes avions. Des tanks qui roulent à toutes berzingues et qui tirent en tournant de la tourelle. Des militaires en plein parcours du combattant et encore de jolies gazelles qui défilent martialement au pas de l'oie blanche de leurs jolies gambettes. Tout est devenu sexy, désirable et envoutant... On voudrait presque d'y en être. [ii]
Notre triste époque est à s'y méprendre ressemblante aux soubresauts de 1913/14 ou 1937/38 ; et comme nous le savons, l'histoire a tendance à se répéter... Tout n'est donc plus qu'une question de temps (court) et d'opportunités. Fatales.
N'étant pas milliardaire, je ne me planquerai pas dans mon abri antiatomique et me contenterai comme tout condamné à mort d'aller boire une dernière bière au troquet du coin avec mes potes.
Vidéo : Les 5 principes de la propagande de guerre - Michel Collon
https://www.youtube.com/watch?v=iebS6BqhH3c&ab_channel=Investig%27Action