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Une décadence tragi-comique
Nous vivons une drôle d’époque où, dans les populations occidentales, se côtoient une réelle aspiration au bon sens, et d’autre part, une élite affectionnant une légèreté burlesque, souvent grinçante. Qui, poussée à l’extrême de son expression, risque de nous façonner en une multitude d’individualités stériles et avachies. Car cette apparente futilité cherche à nous persuader que tout n’est que prétexte à persiflage et que tout se vaut. Sauf que ce camp de la bien-pensance « progressiste » ne se rend pas compte qu’il se mord la queue en tournant toujours sur lui-même comme un chien fou et que son logiciel idéologique l’entraîne vers l’abîme de la bêtise.
Petite illustration : le 20 novembre, chez Sotheby’s à New-York, une banane, une vraie banane, accrochée à un mur à l’aide d’un morceau de gros scotch argenté, œuvre de « l’artiste » italien, Maurizio Cattelan, a été vendue aux enchères, 6,2 millions de dollars… Son acquéreur a promis de « manger la banane pour en faire une expérience artistique unique et honorer sa place à la fois dans l’histoire de l’art et de la culture populaire » … Qui de ces deux « progressistes » est le plus cinglé ? L’artiste ou son mécène ? Notons, pour l’anecdote, que deux bananes du même artiste avaient déjà été vendues en 2019 à la foire Art Basel à Miami pour la somme de 120 000 €… Depuis, l’artiste a ouvert sa propre galerie, la Wrong Gallery à New-York, où rien ne se vend et qui reste fermée en permanence… Heureusement, quelques critiques d’art, plus lucides que d’autres, n’hésitent pas à désigner ce fantaisiste comme le « Buster Keaton » de l’art conceptuel ou comme « l’idiot du village » de l’art contemporain.
Ces derniers délires, immanquablement applaudis par tous les Bobos mondialistes et européistes, que l’on peut identifier comme faisant partie de la mouvance woke, participent à la dérive intellectuelle de notre époque. Là, l’exception confirme la règle : à vouloir toujours blanchir plus blanc que blanc, ce jusqu’au-boutisme aboutit à l’absurde. Nos progressistes sont comme les Shadoks : ils pompent toujours et sans relâche, en ne sachant plus pourquoi ils pompent. Mais ils pompent ! Tout cela serait plutôt rigolo et l’on aurait envie d’en rire, si cette pression idéologique déficiente ne pervertissait pas toutes nos institutions, nos médias et nos personnalités politiques. Les conséquences de ces dévoiements « progressistes » pèsent tellement sur notre société que nous avons collectivement l’obligation de les combattre. Pour la survie du simple bon sens ! Et pour en finir avec le terrorisme intellectuel de la bien-pensance.
D’autant, quand, lors d’un réquisitoire dans un tribunal correctionnel, un procureur précise à un prévenu : « Je n’ai aucun élément dans ce dossier, mais je ne demande pas la relaxe, car ça me ferait trop mal« , il y a de quoi s’inquiéter. Pourquoi la relaxe de cet accusé ferait mal à un procureur du parquet de Paris, nommé par le garde des Sceaux ? Parce que notre procureur est sympathisant du syndicat de la magistrature, connu pour son mur des cons et que le prévenu est un militant du Rassemblement national (RN) ? Comment cela peut être possible ? C’est possible ! Parce que, syndiquée ou non, la pensée « progressiste » et gauchisante a tout gangrené. Parce que ce camp du Bien se croit autorisé à tout juger selon son idéologie, avec le pouvoir de faire passer ses idées avant son devoir de réserve. Mais cela n’est qu’un épiphénomène confirmant la décadence morale de notre société.
Comme disait La Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir« . Et encore aujourd’hui, en France, on ne compte plus les jugements illogiques et les bizarreries judiciaires. On peut même dire que ces égarements s’accélèrent de façon inquiétante et on ne peut que constater que le voyou, le criminel, est mieux traité que le prévenu lambda ou la victime. Ne parlons pas du laxisme ambiant pour tout et n’importe quoi ; c’est une constante française ! Le pays va mal, l’Europe va mal et nous marchons tous sur la tête.
Il est urgent qu’un électrochoc politique se produise.
Claude Picard
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