Les soirées d’été s’allongeaient,nous nous couchions plus tard,nos corps étaient abandonnés ;la mer, en vieux seigneurrêvait de nous envelopperde ses vagues langueurs…Tu marcherais au bout du sable,ce serait ton désert :tu tracerais ta propre piste,tu aurais seize ans maintenant,tu lèverais le tendre voilede tes timidités –tu te ferais artiste…Les étés restent déposésen nous comme de l’or ;il peut se faire qu’on nous dérobenotre sang passager,mais les étés en nous demeurent,à nous bronzer le cœur,semblant d’éternité…Peinture: Cézanne.