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Macron : Intervention de jeudi soir : Yapa mea-culpa !

Publié le 06 décembre 2024 par Georgezeter
Macron Intervention jeudi soir Yapa mea-culpa

" Un gouvernement d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou à tout le moins qui s'engage à ne pas le censurer. " Et c'est pour entendre ce genre de phrase à rallonges que toutes les chaines TV ont diffusé son allocution suite à l'implosion du Gouv Barnier. En y regardant à deux fois et en n'étant pas à une contradiction près, Macron, à son habitude, ne s'embarrasse pas pour se contredire : " Représentant toutes les forces politiques "... Alors que chez lui, il est hors de question que le nouveau premier ministre soit de gauche ou d'extrême gauche comme il aime le ressasser. Car la gauche au gouvernail, c'est le risque qu'elle ne détricote tout son bilan économique et social des sept années (de malheur ?) passées. Il va donc aller chercher le bon épouvantail vers la droite tendance Marine et l'imposer une fois de plus aux Français qui pourtant n'en veulent pas. Se souvenir que le NFP était arrivé en tête des élections législative début juillet, et que son score n'avait pas été plus fort pour cause des voix de report ayant servi à faire barrage à l'extrême droite, arrivée elle, et par deux fois en tête des élections : européennes et législatives du 1ᵉʳ tour. L'alliance de ces deux partis a aidé à faire passer la motion de censure contre le gouvernement ! Donc, au moins, sont respectés les chiffres des 11 et 8 millions d'électeurs ayant voté pour ces deux courants qui ont fait entendre leurs voix. Quelle ne fut pas la réaction petit bras de Macron suite à ce vote : " Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans, parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain. " Pour lui, que ces deux partis représentant le plus grand nombre d'électeurs se prononcent contre une décision, prise, seul et à contre-courant, lui fait dire que c'est un " front antirépublicain "...Il faut ajouter, pour bien faire comprendre comment ce petit môssieur fonctionne, que, lors de la proposition pour la nomination d'un nouveau premier ministre en juillet, la gauche avait proposé madame Lucie Castets qui avait été refusée d'un revers méprisant de la main, pour la raison invoquée, que son gouvernement serait renversé rapidement par une motion de censure... Comme celle du sir Barnier au final. [i]

Dans le speech de jeudi soir : " Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation, c'est beaucoup plus confortable. " Ne serait-il pas plutôt lucide d'accuser le président de n'avoir pas voulu respecter la volonté des urnes, car comme il l'a prononcé concernant la victoire du Front national aux européennes " Le 9 juin dernier, je me suis adressé à vous pour annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale. " Cette décision était à mes yeux en effet inéluctable. D'abord parce que le vote aux élections européennes avait donné une large avance au Rassemblement national et plaçait les extrêmes en tête. " En comprenant bien qu'un parti gagnant ne convient pas, on dissout l'assemblée, quitte à mettre le pays entier en émoi et à aboutir à ce qui se passe aujourd'hui. Donc, oui, monsieur le président, vous êtes responsable ! Il faut ajouter vos manœuvres et vos contacts avec Marine Le Pen, qui, nous devons l'admettre, sont plus qu'ambiguës. Appelons ça, tambouille politicienne, où il faut l'admettre que vous êtes un maître. Ne pas oublier une pratique parfaite du faux mea-culpa : admettre tout en se justifiant en se faisant passer pour le bon prince " C'est un fait et c'est ma responsabilité. Cependant, nul ne peut dire qu'en faisant cela, je ne vous ai pas redonné la parole. Je crois que c'était nécessaire. "... " Redonner la parole ! " Z'êtes trop bon, monseigneur, merci, mon bon prince, touchez ma bosse !

La nomination de Barnier : " Alors durant cet été, j'ai largement consulté, d'abord pour tenter de convaincre les forces politiques de travailler ensemble, comme cela se fait chez beaucoup de nos voisins, puis pour choisir un Premier ministre qui ne soit pas censuré dès sa nomination. " Sur cette tirade, il y a à dire et à manger. D'abord, désolé, mais pendant tout l'été, vous avez fait le beau pour cause olympique. On vous a vu partout et nulle part. Un feu follet encadré par la clique Estanguet, Jolly et les baigneuses en Seine, Hidalgo et la Oudéa-Castera. Quant au choix du premier ministre... Plus consensuel, conservateur que Michel, impossible de faire mieux, ce pro de la politique qui a plus desservi son pays en étant acoquiné, si proche de la clique de l'Europe. " C'est pourquoi en septembre, mon choix s'est porté sur Michel Barnier, un responsable d'expérience jusqu'alors dans l'opposition. " Ahah, dans " l'opposition ! "

Macron, mauvais perdant : " Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation, c'est beaucoup plus confortable. Mais si j'ai toujours assumé toutes mes responsabilités, une bonne chose comme parfois les erreurs que j'ai pu faire, je n'assumerai jamais l'irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France, à quelques jours des fêtes de Noël. " Et traumatiser le petit papa Noël ! Il va aller jusqu'où dans l'infantilisation ? " Pourquoi tous ces députés ont-ils agi ainsi ? Ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets. Soyons honnêtes. Ils ne pensent qu'à une seule chose : à l'élection présidentielle. Pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter. Et cela avec le cynisme, si c'est nécessaire, et un certain sens " Allez, un bon point, il admet que dans son parfait royaume il y est des " à vos vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets. ", Pourquoi n'a-t-il pas ajouté de m... ? Ça aurait eu de la gueule pour ce Mister provoc.

J'y suis, j'y reste : " Enfin, le mandat que vous m'avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans, et je l'exercerai pleinement jusqu'à son terme. Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l'État, au bon fonctionnement de nos institutions, à l'indépendance de notre pays, et à votre protection à tous. Je le fais depuis le début, à vos côtés, à travers les crises sociales, l'épidémie de Covid-19, le retour de la guerre, l'inflation et tant d'épreuves que nous avons partagées. " Quel lyrisme, mon Prez ! " Au bon fonctionnement de nos institutions, à l'indépendance de notre pays et à votre protection à tous. " Mouais... On est viré de partout en Afrique, la dette enfle plus vite que l'entrejambe de Rocco Siffredi, Israël nous piétine, les présidents des USA se payent ta fiole, Poutine, c'est évident, te prend pour un clown et géopolitiquement parlant, la France a autant d'influence que les iles Féroé. Hé là ! " Le retour de la guerre "... Quelle guerre ? Ah, l'Ukraine, avec ton clone Zelensky ? Une dernière citation pour la route ? " Au moment où les guerres en Europe et au Moyen-Orient nous déstabilisent, continuer de préparer nos armées, mais aussi toute la société, et agir pour la paix. Avoir une France plus forte dans une Europe plus forte, plus indépendante et prête peut-être à de nouveaux conflits et à résister à toutes les pressions. " Ya à dire : continuer à préparer nos armées ? Pour quoi faire ? Agir pour la paix en s'armant ? Une Europe plus indépendante ? Alors que Trump vient d'être réélu ? " Prête peut-être à de nouveaux conflits. "... Ben dit donc : Macron ne sait pas encore que la guerre lui réserve un sort pire que la mort. Macron ne sait pas encore qu'en allant à la guerre, il ira en enfer... [ii]

Fin de l'allocution : " Partout où il y a des emportements, de l'insulte, remettre de la sagesse "... Et ajoutons : " Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder ". Le temps du mea-culpa ne viendra pas, car ce n'est pas dans le logiciel de ce cerveau complexe de se connecter à ce qu'il a fait, à ce qu'il fera. Le mea-culpa ne se pratique jamais droit dans ses bottes, il se pratique comme l'explique ces chercheurs en comportement de la Harvard Business Review : " dire explicitement, je suis désolé, offrir un dédommagement, expliquer son erreur, assumer la responsabilité et promettre que cela ne se reproduira pas. " [iii] Avec un Macron à la TV tout pimpant et sûr de lui, nous sommes loin d'un acte de contrition, mais plutôt d'un acte de constipation de la part d'un président qui en a marre de devoir se justifier sur tout, surtout.

Il faut bien comprendre que jamais Emmanuel Macron ne pensera plaider mea-culpa ou non culpa. N'est-il point culpable de rien ?


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