<< Poésie d'un jour
Feu, le sommet n’ose fleurir,
ses notes rouges cernent
le givre ce matin. Minuit
s’en remet à l’ardeur.
J’ai si froid, les mots m’assaillent,
le ciel disparaît. À l’heure blanche
les noms voisinent la mort :
ils s’éveillent sans croître
laissant une trace de gloire.
Un mot pour un silence, verbe pourpre
étoilé du sanglot qui délivre l’hiver.
Source : Google images
Le veilleur
Noir et nu, cet arbre, nous le croyons seul,
que savons-nous de lui dans la distance ?
Nous n’interprétons pas les signes. De ses branches,
deux ou trois, il se tend à se rompre, il saigne,
il nous oblige à mieux voir comme à dire,
le veilleur, l’éveilleur, le jour de l’An,
le jour où nous aurons rejoint les crêtes.
Isabelle Lévesque / Pierre Dhainaut, « Carnet de voyages » in L’invention des couleurs, L’Ail des ours/n° 2, collection’ coquelicot.
Les poèmes d’Isabelle Lévesque, les poèmes de Pierre Dhainaut, 2024, pp.36,37?
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Pierre Dhainaut sur => Tdf