Magazine Journal intime

propos ascétiques LXXVI

Publié le 02 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Certains ont supposé que la grâce, en même temps que le péché, c'est-à-dire l'esprit de vérité et l'esprit d'erreur, se cachent dans l'esprit des baptisés. Aussi, dit-on, sitôt que le premier personnage incite l'âme au bien, l'autre l'attire en sens contraire.

Mais, pour ma part, d'après les saintes Ecritures et d'après le propre sentiment de mon esprit, je tiens pour assuré que, avant le saint baptême, c'est du dehors que la grâce attire l'âme au bien, tandis que Satan se tapit dans ses profondeurs, en essayant de fermer toutes les issues droites de l'esprit ; mais, à partir du moment où nous sommes régénérés, le démon est chassé au dehors, tandis que la grâce habite au-dedans. Ainsi nous découvrons que, de même qu'autrefois l'erreur régnait dans l'âme, de même désormais, après le baptême, c'est la vérité qui y règne. Cependant, Satan continue exercer son action contre l'âme comme auparavant et même avec encore plus d'acharnement, mais ce n'est pas qu'il reste présent en même temps que la grâce, loin de nous cette pensée, mais il répand comme une fumée dans l'esprit, la séduction des plaisirs irrationnels, en passant par l'humidité du corps. Cela arrive par une permission de Dieu qui veut que l'homme passe par la tempête et par le feu de l'épreuve, avant de parvenir, s'il le veut, à la jouissance du bien. Car il est dit : Tu nous as fait passer par le feu et par l'eau. Puis tu nous as menés au rafraîchissement. (Ps 65, 12).
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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