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Macron, le chat noir de la République

Publié le 15 décembre 2024 par Observatoiredumensonge
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Macron, le chat noir de la République

Le Président porte malheur. La preuve ? Nous venons même de perdre le championnat mondial du pâté en croûte. Battus par les Japonais. On aura tout subi.

Il y a quelques jours, ma ville fêtait son champion olympique de cyclisme. Heureux moment qui se clôture, évidemment, par le « verre de l’amitié » ; ce que Blondin appelait le « verre de contact ». Entre voisins de buffet (modeste), on s’interrogeait : « Mais qu’est-ce qu’Emmanuel Macron a fait de bien ? » Éclats de rire spontanés ! Les réponses tardent. Le succès de l’apprentissage, dit l’un ? Il n’a profité qu’aux élèves des grandes écoles. Notre-Dame restaurée en un temps record ? Chacun convient que le mérite en revient plutôt à des génies de la pierre et du bois. Un ancien du Crédit agricole vante alors la « flat tax », mais il est obligé d’entrer dans le détail pour ceux qui n’ont jamais acheté une action en Bourse. « Il a nommé Barnier ! », s’exclame un autre, qui a toujours voté à gauche mais ne s’excuse plus de trouver Marine sincère. Et, tous, on s’est régalés en décrivant, par le menu, la leçon de courtoisie racée que prit, de Michel Barnier, cet arrogant d’Attal sur le perron de Matignon.

C’était écrit

Mais voilà. Trois mois plus tard, tout s’écroule. C’était écrit ! Le jeune Président au costume cintré auquel on prêtait toutes les grâces et tous les talents plonge même ses proches dans les pires sentiments. C’est lui qui a été censuré, en fait, pas le gouvernement !

Oui, c’était écrit. Même les naïfs du début comprennent qu’on a eu le pire Président de notre Histoire. François Hollande attirait les sarcasmes, Emmanuel Macron, la rage.

Élu, à l’issue d’un coup d’état judiciaire, pour surmonter des clivages politiques jugés archaïques, il n’a réussi qu’à rassembler (à quelques exceptions près qui se reconnaîtront) une gauche blanchissant, un hollandisme honteux, une droite de Rastignac et les milieux d’affaires flairant l’aubaine ! La stratégie du « en même temps » convenait à tous : promoteurs d’idées creuses, analphabètes de l’Histoire de France, amoureux béats de l’Europe, opportunistes à l’échine souple face aux forts mais intransigeants avec la « France périphérique », parlementaires choisis sur étiquette « Président », sans relief, ni goût, ni racines.

L’Histoire confirmera cette vérité à la portée des plus humbles : quand la France s’effondre, son redressement ne se prépare pas avec des sentiments, des caractères, des méthodes et des élus médiocres.

Restaurer la souveraineté du peuple

À ce sujet — Allocution de Macron : trente mois, trente siècles…

La « droite républicaine » aurait pu prospérer, en ces temps de décadence poudrée. Le gaullisme comme viatique, elle aurait pu rappeler que le roman national s’apprend à l’école et qu’« aucune société ne peut faire l’économie du sacré » (La Mémoire et le Sacré, de Pierre Chaunu, Calmann-Lévy).

Elle aurait pu se souvenir, aussi, que les frontières ne sont pas seulement géographiques mais morales. Cela lui aurait évité quelques lâchetés sur le sens de la vie, l’accompagnement de son issue, l’impératif nataliste. On parle beaucoup du climat en occultant quelques « fondamentaux », justement : la démographie, l’histoire et la géographie. Aucune politique ne peut s’en abstraire. Surtout à droite où on cultive, en général, les racines et la transmission.

Si elle voulait exprimer son attachement à la démocratie, elle aurait consacré des efforts pédagogiques au premier de tous les débats politiques : restaurer la souveraineté du peuple alors que ce sont les juges qui font aujourd’hui la loi et imposent leur conception de l’intérêt général.

La droite aurait pu faire le procès des institutions européennes : dans une opacité soigneusement entretenue, elles ont échoué en presque tout. La défense est américaine, l’énergie achetée à des producteurs issus de pays souvent peu recommandables, son industrie, bridée par une imbécile politique de la concurrence, est offerte aux prédateurs du monde entier, sa recherche entravée par des contraintes environnementales, sa diplomatie naine, notre identité combattue par l’islamisme, agissant comme une gangrène dans les bureaucraties européennes comme dans nos villes et nos terroirs, le travail gâché par le poids des impôts, des fraudes et des inégalités scolaires.

Une gauche plus habile

« La politique, ce sont d’abord des idées », écrivait Thibaudet. Mais les idées de droite se sont plutôt épanouies hors de la « droite républicaine » dans de nombreux cercles, sociétés de pensée et rédactions. À une exception près, obsessionnelle : pas d’alliance avec le RN. Or, il n’y a plus, pour ainsi dire, d’extrême droite en France, si ce n’est dans l’esprit des gauches et de ses serviteurs dociles. Emprunter les mots et les anathèmes de la gauche, c’est se soumettre à ses idées. Le RN ne remet pas en cause la Constitution, il se plie aux exigences démocratiques, combat avec force l’antisémitisme ; on peut même le trouver un peu timide sur la question du « choc des civilisations » et sûrement perfectible sur les questions économiques. En revanche, il y a une menace fasciste, en France : celle de l’islamo-gauchisme qui a conçu et organisé le « barrage républicain » aux élections législatives avec les macronistes, les socialistes et la « droite républicaine ». Pire qu’un crime : une faute. Édouard Philippe appelle à voter pour un candidat communiste alors qu’il a hérité la ville du Havre d’Antoine Rufenacht, lequel délogea avec difficulté les héritiers d’une pensée criminelle. Et Laurent Wauquiez qui voulait, un temps, s’affranchir de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) dans sa région, a bénéficié du désistement leste d’une candidate issue du parti de Sandrine Rousseau.


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