Il fait nuit quand on voit
Cet oiseau mémorable
Même quand le ciel est bleu
Il trimbale le noir
Et son regard éclair
Semble chercher sa proie
C’est moi.
Il a piqué sur moi
Puis s’est laissé planer
À quelques mètres à peine
Il a lâché un gant
La main légère s’envole
Et délicatement
Effleure mon épaule
En caressant ma peau
C’est doux.
L’oiseau a disparu
Ne reste que le tissu
La pensée du vaincu
Délestant son fardeau
Je le presse un instant,
Odeur du printemps
Une goutte salée
L’a rendu transparent
C’est fini.
Reconnaître le signe,
Rêver devant la toile
Faire naître une pensée
Parler avec la pluie
Écrire une autre histoire,
Chercher encore
Son île.