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Yvain, le Moyen-âge

Publié le 13 janvier 2025 par Perceval

Naturellement, deux ou trois semaines plus tard, en visite à Fléchigné, Elaine présente Yvain à Lancelot ; il était au courant de cette visite et était curieux de rencontrer ce nouvel allié dans la Quête, au prénom prometteur...

Yvain, Moyen-âge

Yvain connaît l'histoire du '' Chevalier au lion '', dont il conserve l'histoire , consignée dans un livre reçu pour son anniversaire de ses dix ans. Livre gardé précieusement, mais sans s'y être vraiment intéressé.

Lancelot ne manque pas de lui rappeler le contenu et l'intérêt de ce roman de Chrétien de Troyes.

Ce texte médiéval, au-delà de son aspect littéraire, offre une exploration fascinante des thèmes de la chevalerie, de l'honneur et de la quête personnelle. Yvain, le protagoniste, traverse une transformation personnelle profonde. Cette évolution peut être comparée à la démarche scientifique, où la persévérance et l'adaptation sont essentielles pour surmonter les défis. Ce roman offre un aperçu précieux de la société médiévale et de ses valeurs. Elaine pourrait vous convaincre que comprendre ces contextes peut enrichir votre perspective sur l'évolution des idées et des connaissances jusqu'à nos découvertes scientifiques très récentes... . Pour ma part, il me semble que les rebondissements et les quêtes imbriquées, dans cette histoire, peuvent être vues comme une métaphore des découvertes scientifiques, où chaque réponse mène à de nouvelles questions.

Elaine s'amuse de voir son père, piaffant d'impatience d'entrer dans le vif du sujet de la ''Quête du Graal '' ; et l'inquiétude d'Yvain au bord d'un chemin dont il sent bien que son parcours avenir va nécessiter une initiation, qu'il n'imaginait pas il y a quelque semaines....

Elaine préfère, en rester encore, à la philosophie médiévale qui l'occupe précisément dans ses études...

Yvain, Moyen-âge

En lien avec leur première discussion sur la réalité et la connaissance des choses ; elle exprime son besoin de revenir à nos fondamentaux... avec la Querelle des '' Universaux ''

Elaine parle avec passion du Moyen-âge, et en particulier du XIIè siècle. Ce siècle est celui du renouveau intellectuel. Des écoles, centres de savoir, vont devenir des Universités ; on y étudie et traduit en latin, des œuvres grecques et arabes. On ne craint pas le débat. Les ordres monastiques s'épanouissent, se répandent à travers l'Europe, et des réformes renforcent la discipline ecclésiastique.

Bernard de Clairvaux (1090-1153) met l'accent sur l'amour divin et la contemplation. Hugues de Saint-Victor (1096-1141) cherche à harmoniser la foi et la raison. Guillaume de Champeaux (1070-1121) défend ses thèses réalistes sur la nature des concepts universels. Averroès (1126-1198) et Maïmonide (1138-1204) harmonisent, sur la pensée d'Aristote, foi et raison.

Tous préparent, la synthèse qu'opérera au siècle suivant, Thomas d'Aquin (1225-1274) en une vision cohérente et systématique de la théologie chrétienne.

Yvain, Moyen-âge

Parmi ces penseurs du XIIe siècle, les préférés d'Elaine sont Pierre Abélard (1079-1142) qui développe des méthodes de raisonnement logique et dialectique et Héloïse (1101-1164) avec sa réflexion sur sur l'amour, la liberté, la vie monastique, et sa capacité à remettre en question les normes établies.

Lancelot, partage son intérêt pour cette liste ; et au XIIIè s, il propose d'ajouter Maître Eckhart (1260-1328), théologien et philosophe allemand, nourri de l'influence d'Abélard, Bernard de Clairvaux, Hugues de Saint-Victor, ainsi que celle des philosophes arabes et juifs.

Yvain, Moyen-âge

Lancelot, conquis par la méthode phénoménologique, tente de nous convaincre que pour aborder '' en Moyen-âge'' il est nécessaire de " voir autrement les mêmes choses ", et en particulier le contexte religieux de la pensée. Comme le dit Saint-Augustin : " là où tu es, Il est Lui aussi" ", philosophie et théologie se mêlent.

La pensée médiévale nous oblige à penser radicalement la finitude de l'être humain. Et comme l'écrit Emmanuel Falque : " redécouvrir le sens de l'incarnation en général fût-elle de l'homme et de Dieu "

Hildegarde de Bingen (1098-1179) abbesse et mystique allemande, voit l'homme comme un reflet de l'univers, avec des structures corporelles et des processus qui imitent ceux du cosmos. Bernard de Clairvaux, utilise l'analogie du macrocosme et du microcosme pour illustrer la relation entre Dieu, l'homme et la nature, soulignant l'harmonie et l'ordre divin dans la création. Pierre Abélard explore comment les principes universels se reflètent dans les structures de l'univers et de l'homme. Thomas d'Aquin décrit comment l'ordre et la rationalité de l'univers se reflètent dans l'homme et sa relation avec Dieu. Et, Roger Bacon (1214-1292) dans ses travaux sur la nature et la science, cherche à comprendre les lois universelles qui gouvernent à la fois l'homme et l'univers.


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