Je vous passe le paragraphe sur le rentrée scolaire, les vacances qui paraissent déjà si éloignées, presque à l’autre bout de l’été, leurs bienfaits déjà effacés ou presque, et le bonheur de se retrouver dans un plat pays déserté par le soleil depuis la fin du printemps, les nuages, la pluie et même le froid saisissant qui nous fait hésiter à resortir déjà les affaires d’hiver qu’on avait, (l’espoir fait vivre) mis au rencard en faveur de quelques débardeurs qui n’auront, encore une fois, pas été usés…
Oui, à lire comme ça, on dirait presque une petite déprime de rentrée… Presque…
Je vais juste vous parler de ce que disait PpP dans son billet concernant le bonheur de la conduite en ville…
J’adore ma petite voiture. Depuis que des plaques belges ornent son avant et son derrière, je ne sais pas, je la trouve plus agréable. Je sais pourtant qu’elle n’a pas changé d’un chouïa. Elle marche toujours aussi bien. Surtout depuis qu’elle est sortie rutilante et comme neuve du garage…
Peut-être est-ce simplement cette satisfaction d’avoir géré la chose jusqu’au bout ? Ce plaisir non dissimulé que j’ai à admirer ces plaques métalliques et me dire « ça, c’est fait ! »…
Oui, bon je sais, j’exagère, vous devez trouver que je radote avec mes plaques…
Bon bref, ce n’est pas le sujet du jour, je vous rassure.
Il y a le fait aussi que depuis que je me suis plantée, ben ça m’a complètement calmée et que je suis beaucoup plus zen au volant… Je ne sais pas…
Enfin, au départ, je suis zen, parce qu’au bout d’une heure et demi pour effectuer 5 malheureux kilomètres de rien, forcément, je suis un peu moins zen… Au bord du dédoublement de personnalité…
La raison ? Pourquoi, diantre, met-elle autant de temps, devez-vous vous demander ?
Et bien, c’est hyper simple : je suis toute seule et j’ai deux louloutes.
Jusque-là, ça va…
Moins bien que l’an passé où je les déposais toutes les deux au même endroit, c’est vrai !
Parce que là, la petite a changé de crèche, elle est tout à côté de la maison, pratique…
Enfin, pas vraiment, car pour gagner un peu de temps, vous laissez la « grande » dans la voiture sans oublier de fermer la bagnole en lui disant bien qu’on dépose la miss et qu’on arrive tout de suite ! Et vous revenez peut-être une minute ou deux plus tard, votre grande qui n’est pas si grande, vous vous en rendez compte tout de suite, a des énormes larmes qui lui coulent sur les joues et les sanglots parce qu’elle a eu un vent de panique en vous voyant déguerpir avec la petite sœur, tout ça pour ne pas la détacher et la rattacher deux minutes après !!!
Et ma grande donc que j’aime plus que tout, et que je n’abandonnerai pas pour tout l’or du monde, est une petite grande fille maintenant… Et c’est donc à l’école que je dois la déposer !
Et ça, vous voyez, c’est un truc qui ne manquait pas du tout, mais alors pas du tout à la maman que je suis.
Parce que faire un détour pour la déposer c’est limite, mais ça passe encore. Par contre, faire ce crochet au moment où tous les Bruxellois amènent leurs rejetons dans toutes les écoles de la ville ; là ça se corse…
Et puis surtout, trouver une place devant l’école dans une rue à sens unique qui ne contient que des devantures de garages avec l’affreux sigle de la dépanneuse en guise de prévention : « Attention, malotru, malheur à toi si tu te gares ici !»… Non, vraiment, ça me manquait !!!!!!
Faire deux fois le tour du pâté pour finalement échouer devant un tel panneau, c’est pathétique, autant y aller cash du premier coup (c’est ce qu’on fait ensuite, le jour de la rentrée passé). Mettre les feux de détresse ; sortir son sac à main, puis le sac à dos de la petite, ainsi que le repas froid du midi en attendant que le service repas chaud de l’école se mette en route ! Il reste néanmoins une main pour votre amour…
Il est déjà 8h20, vous pensez que l’an dernier, vos filles étaient déjà à la crèche à cette heure-ci et vous dans le parking du bureau… Ah, le bon vieux temps !!!!
Et là on accélère le pas, parce que évidemment vous n’avez pas choisi le garage tout à côté de l’école, quelle idée ? Le premier venu, de peur, qu’il n’y en ait pas d’autres de libre !!!… Vous vérifiez entre deux pas si votre rejeton a bien son doudou à la main et si le tuperware de la salade ne se retourne pas dans son sac histoire de badigeonner les couverts de vinaigrette !
On arrive dans le couloir et là, c’est rempli de poussins qui savent très bien marcher mais que les parents se font une joie de balader encore en poussette, engins qui occupent au bas mot les 2/3 du couloir ! Là, vous espérez entrer dans la classe et installer les affaires de votre merveille : le petit sac à dos sur l’étagère, le doudou dans le bac, le repas dans le casier adéquat sans oublier la petite bouteille marquée à son nom… Que nenni ! Il y a les marmots qui braillent, pendus aux bras de leur accompagnateur ou trice qui sont aussi angoissés qu’eux, les papas attentionnés qui ont peur de mal faire, et les autres, qui attendent, comme moi... Qui attendent quoi ??? Ma foi… Bref, c’est éclectique et rigolo, au moins au début, ensuite, vous commencez un peu à pousser des coudes pour gagner quelques précieuses minutes… Mais il est impossible d’en gagner !!! Laisse-tomber, ça sert à rien ! La maîtresse n’est pas encore là, elle n’arrive qu’à 8h30. Alors ma fille et moi commençons une discussion endiablée avant qu’elle ne me demande d’aller faire la grosse commission…
Alors je l’emmène aux toilettes et on traverse la cour, puis en sortant on sent qu’elle s’échapperait bien vers le mur d’escalade ou le toboggan qu’elle regarde envieuse… La maîtresse arrive, c’est l’heure du bisou, du « sois sage », du « n’oublie pas c’est K*, la nounou qui vient te chercher ce soir », du « bonne journée mon amour », et hop, on s’envole pour pas faire durer le truc trop longtemps et de virer au vinaigre et aux pleurs.
Mais là, c’est pas fini, faut encore retrouver la voiture, sortir de sa place, en même temps que tout le monde et prendre la route au moment où la ville est bondée, où chaque feu devient une file, où on tente vainement de prendre des raccourcis qui ont soit des travaux et deviennent sans issue, ou bloqués par des camions de déménagements couplés de lifts, et dans ma voiture, d’un coup, ça devient un vrai langage de signes, la main qui se lève, le pied qui pèse sur l’accélérateur…
La moutarde monte, lentement mais sûrement. Et là, la file de vélos, le piéton qui hésite, les voitures qui ne savent plus où aller, le tram qui débouche et bloque tout et tout le monde ! Le vrai et beau bordel… vous comprenez vite que ça ne sert à rien de s’énerver que le boulot, on verra plus tard, quand on sera arrivé, au mieux vers 9h30 !!!!!!!!!
Mais bon, n’est pas Tazounette qui veut, et il y a des réflexes, hélas, qui ne demandent qu’à revenir une fois le calme « estival », ou plutôt annuel, terminé…
C’est du bonheur ! Non, vraiment, je vous le conseille !
Commencer la journée par une vraie chienlit routière, ça maintient la forme !!!!
Et surtout, surtout, je bénis le ciel d'avoir investi dans une nounou pour les soirées, parce que la même chose le soir, j'aurais pas pu !!!!
Etre seule oui, vivre un enfer, non merci !!!!