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La Querelle des Universaux -2

Publié le 23 janvier 2025 par Perceval

Avec mon esprit colimaçon, je reviens sur ce débat :

Querelle Universaux

Le ''nominaliste'' affirme que sans un individu qui puisse comparer ce cheval avec un autre, aucune similitude n'existe entre eux. Le concept général de ''cheval'' n'existe pas réellement et relève uniquement d'un processus de l'esprit.

A contrario, répond le ''réaliste'' l'universel cheval existe, ce concept existe même indépendamment de ce qu'il représente. En effet, il est patent que tous les chevaux partagent des caractéristiques communes (comme avoir quatre pattes, une crinière, etc.).

Le '' réaliste'' soutient que les universaux sont nécessaires pour expliquer l'existence des catégories et des espèces. Sans les universaux, il serait impossible de parler de "cheval" en général, car il n'y aurait que des chevaux individuels sans lien conceptuel entre eux.

De plus, c'est parce que '' la chevalité '' existe en lui, que cet animal peut galoper.

Le '' nominaliste '' répond : - Préférons la simplicité, comme de considérer que les universaux sont des noms que nous utilisons pour décrire des groupes d'objets similaires, plutôt que des entités réelles indépendantes. '' Cheval'' reste une étiquette que nous facilite le langage. De plus, nous ne percevons que des chevaux individuels, et non pas l'universel ''cheval''. Les universaux nous permettent d'organiser notre expérience du monde, mais ils n'ont pas d'existence indépendante.

Querelle UniversauxAbélard et Héloïse

Elaine, choisit la position intermédiaire d' Abélard ( défini comme ''conceptualiste'' ). Il admet que les universaux existent, mais uniquement dans l'esprit humain. Pourtant, ils jouent un rôle crucial dans notre cognition. Ils nous permettent de catégoriser et de comprendre le monde en regroupant des objets individuels sous des concepts généraux. Par exemple, le concept de "cheval" est formé en observant les caractéristiques communes à tous les chevaux.

Ainsi, le mot ''cheval '' a une signification réelle dans notre langage et notre pensée. Un concept n'est pas un simple nom sans substance, il émerge de notre interaction avec le monde et de notre besoin de structurer notre connaissance.

Yvain rejoint Elaine, et ajoute qu'un des questions qui lui vient à l'esprit - un peu annexe, certes - est celle-ci : comment pouvons-nous modéliser un concept universel, pour qu'il puisse être admis par une ''intelligence artificielle'', et qu'est-ce que cela en dit... ?

Une autre fois, Lancelot qui s'intéresse de près aux sciences, et Yvain, découvrent qu'ils ont suivis de près ou de loin, les mêmes conférences de Jules Vuillemin (1920-2001) philosophe et épistémologue, au Collège de France, où il traitait de la théorie de la connaissance appliquée aux mathématiques. Il avait écrit en 1962 '' La philosophie de l'algèbre ''. Lancelot avait pu le rencontrer lors de l'hommage à Jean Cavaillès qu'il avait connu. (voir : Le 8 mai 1945. - Les légendes du Graal (over-blog.net) et Jean Cavaillès - 1929 - Les légendes du Graal (over-blog.net) )

Dans son ouvrage " Nécessité ou contingence ", Vuillemin analyse comment différents systèmes philosophiques depuis l'Antiquité ont traité la question des universaux.

Et surtout, Vuillemin a été fortement influencé par les idées de Willard Van Orman Quine (1908-2000) , avec qui il a beaucoup échangé, notamment en ce qui concerne deux points importants :

- Nos croyances : elles forment un réseau interconnecté, où chaque croyance est soutenue par d'autres croyances. Si une nouvelle preuve contredit une croyance, nous devons ajuster l'ensemble du réseau pour maintenir la cohérence.

- La véracité d'un énoncé : certains sont-ils vrais par définition, et d'autres en vertu de l'expérience ? Doit-on faire cette distinction ? Quine et Vuillemin sont d'accord de la critiquer.

Querelle Universaux

Vuillemin a exploré les questions de déterminisme et d'indéterminisme, qui sont centrales à la mécanique quantique. Il a analysé comment les concepts de probabilité et de causalité sont traités dans la théorie des cordes, et comment cela affecte notre compréhension de la réalité.

J'ai moi-même lu en 1973, dans la collection de poche Idées, '' La nature dans la physique contemporaine'' de Werner Heisenberg ; avec des lignes fascinantes sur le comportement des particules subatomiques, et l'énoncé du fameux principe d'incertitude de Heisenberg. Le fait que nous ne pouvons pas connaître simultanément la position et la vitesse d'une particule avec précision, implique une description probabiliste de la réalité ; et cela introduit une forme d'indéterminisme où les événements ne sont pas strictement déterminés par des causes antérieures.

Le rôle de l'observateur dans la réduction de la fonction d'onde suggèrent que l'acte d'observation peut influencer le résultat d'un événement, remettant en question la causalité classique.

On pourrait ajouter que l'intrication quantique, suggère que des événements peuvent être corrélés de manière instantanée à distance, sans lien causal direct.

Le calcul des probabilités nous permet de modéliser des phénomènes complexes où les résultats ne sont pas déterministes. Et, il est nécessaire de repenser la causalité dans un cadre plus global et interconnecté.

Lancelot rappelle que déjà le philosophe David Hume (1711-1776) soutenait que notre idée de causalité ne repose pas sur une connexion nécessaire entre les événements, mais sur l'habitude et l'expérience répétée. ( Le XVIIIe s. : La nature humaine, la conversation et David Hume. -3/.- - Les légendes du Graal (over-blog.net) )


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