On s'amuse comme on peut. Un soir que je vais me coucher avant Nini et Mado (je suis un couche-tôt notoire), je commets mon ânerie n°222 : le poupon en celluloïd chausse les lunettes de Nicole. Je me dis qu'elle finira bien par les trouver. C'est tellement voyant. Diablotin vaguement rassuré, je plonge dans un sommeil peuplé de rêves bizarres. Le lendemain matin, Nicole me raconte. Elle n'a pas osé me réveiller mais elle m'a maudit. Une demi-heure à les chercher ses lunettes. Une demi-heure à grommeler. Où est-ce que je les ai fichues ? Quelle tête de linotte je fais ! Et lorsqu'elle les a trouvées sur le pif de son baigneur. Elle a éclaté de rire. L'absolution.
Je prémédite l'ânerie n°254 : lui cacher ses lunettes (je ne fais pas dans l'originalité), mais cette fois-ci, je vais lui laisser un indice, un énoooooorme indice. Je prends en photo les peluches sagement assises et complices. Au milieu du lit, la Vache porte les fameux carreaux, entre ses pattes, Panard, entre les pattes de Panard, Dépression - elle n'a pas choisi son prénom, la pauvre. J'imprime le cliché que j'accroche sur l'écran de son ordinateur, non... trop facile. Faut qu'elle cherche un peu quand même. Sur la tranche d'un gros dictionnaire. Et je file dormir, pas peu fier de mon méfait. La Vache s'est bien bidonnée de voir sa maîtresse fourrager dans son sac à main, dans les poches de son manteau et dans le fourbi de son bureau .