Magazine Journal intime

propos ascétiques LXXVIII

Publié le 04 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Nous sommes à l'image de Dieu par le mouvement intellectuel de l'âme ; le corps en effet est comme sa demeure. Or, à cause de la désobéissance d'Adam, non seulement les traits de l'empreinte reçue par l'âme ont été souillés, mais encore notre corps est tombé dans la corruption. C'est pourquoi le Verbe saint de Dieu a pris chair pour nous apporter, en tant que Dieu, l'eau du salut par son baptême de régénération.

En effet, nous sommes régénérés au moyen de l'eau, par l'action du Saint-Esprit qui donne la vie. Par suite, aussitôt nous sommes purifiés aussi bien dans notre âme que dans notre corps, si du moins nous allons à Dieu de toute notre disposition, puisque le Saint-Esprit établit en nous sa demeure et qu'il chasse le péché. Il n'est pas possible en effet à l'âme, étant donné son caractère un et simple, de garder en elle deux personnes à demeure, comme le croient certains. Puisque la grâce de Dieu, par l'effet du saint baptême, s'applique avec un amour infini aux traits de l'image en gage de la ressemblance future, comment, dès lors, la personne du démon pourrait-elle trouver place dans l'âme, étant donné qu'il ne saurait y avoir de communion entre la lumière et les ténèbres ?
Nous croyons donc, nous les coureurs lancés dans les saints combats, qu'il est jeté hors des celliers de l'esprit par le bain qui donne l'incorruptibilité, le serpent habile à se déguiser, sans nous étonner pourtant que, après le baptême, au milieu de bonnes pensées, il en surgisse aussi de mauvaises. Le bain de sainteté nous enlève, en effet, la souillure du péché, mais il ne change pas la double orientation de notre volonté présente et il n'empêche pas non plus les démons de nous faire la guerre ou de nous adresser des paroles trompeuses, de telle manière que, ce que nous n'avons pas su garder quand nous étions des hommes psychiques, nous le défendions, revêtus des armes de la justice, avec le soutien de la puissance divine.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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