Je me sens tout amenuisé :considérant mes piedsétrangement plus près qu’hier,je flaire comme un rétractionde mon proche univers,et mes bras brassent plus étroit,et les murs étrécis,et l’énergie comme en sursis,les lointains s’éloignantà l’avenant des trainsqu’on entendra de moins en moins -les trains et les avions…Le vieux camelot me pince :il voudrait négocier :que je le douche et le rince,que je rende à ses piedsson ancienne élasticité,que je lui masse la férule,et l’aide à fausser les calculsalors que le pauvre se tassesous le poids de la guerre lasse,et voit sa vue comme embrumée,ses bras embrasser les nuéestandis que le sage ressasse :tout passe nom de Dieu…Mais à la fin vous m’ennuyezchante le beau ménestrel,à l’orée des bois écartésoù vont les demoiselleset les ardents déculottés,malicieux rebellesarrogants, infidèles,défiant les arrêts du Tempset souriant à Dieule voyeur féru d'anathèmes,adonnés à la seule Chosequi de la prose fait poème…