Mon ignorance est un océandont l’oreiller me berce:je grandis de ne pas savoir:je vague et je divague;de port en port, de porte en porte :partout je suis ailleurs,ignorant tout,ignorant l’heure…Je porte en moi comme une idéequi me fait supporterd’être tant en n’étant que rienqu’un infini qui flotte,mais cette idée n’a pas de nom,et qui veut le savoirporte l’épée au fond de grottesoù tout reste secret...Au demeurant le va et vientd’Ulysse et de sa bandem’enchante quand je dorset comme l’antilope rêveen oubliant Pénélopeet ses fileuses de feuilletoncampant sur les rivagesarrimés à vos illusions,je reste du voyage ...L’océan est une fuméedont l’Éternel partout,au nom qui vous reste ignoréplus que le rêve du tatou -l’Éternel à vue de nezsavoure les yeux fermésles parfums éventés;et Mnémosyne au pédalo,loin des serpents, près des oiseaux ,nourrit les mêmes songeriesfleuries de menteries…Image: animaux imaginaires, du sphinx à la chimère.