<<Poésie d'un jour
Farîd-ud-Dîn ‘Attâr / source
À tel moment du jour,
la lumière rend visible le cœur des choses.
de l’être s’épanche là, quelque part,
dans cette cour sans charme
où un rayon vient cogner
une corde épaisse, interminable,
qui pend du ciel.
***
Portez-moi en haut de la montagne,
là où les arbres ne vont pas,
où la craie ne crisse plus
sur aucune planche,
là où la voix se perd
dans l’écume et la démesure.
Je trouverai une rampe de satin
au milieu de l’ombre.
***
Vieilles herbes brûlées
au bord d’un étang
lumière qui descend
jusqu’à toucher terre
du sable dans les yeux.
***
La modestie est inoubliable
de Rūmī, le grand mystique et poète persan,
parlant de Farīd ad-Dīn ‘Ațțār,
parfumeur et poète qui vécut avant lui
dans le Khorassan.
Rūmī dit :
‘Ațțār a parcouru
les Sept cités de l’Amour
et moi, je ne suis encore qu’au coin de la rue.
Éric Sarner, « Poèmes inédits » in Europe, revue littéraire mensuelle, Avril 2025, pp.199, 200, 201.