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Fabuleux La Fontaine

Publié le 16 avril 2025 par Observatoiredumensonge

[LE GÉNIE FRANÇAIS] Fabuleux La Fontaine

Rien ne sert de courir… Il ne faut pas vendre la peau de l’ours… Montrez-moi patte blanche… Pas besoin d’énoncer la suite. Tout le monde reconnaît immédiatement ces expressions tellement usitées ; il y a pourtant une histoire derrière chacune d’elle, avec un lièvre, une tortue, un ours, deux compagnons, un loup, une chèvre et un chevreau, et surtout trois fables pleines de charme écrites par La Fontaine, le philosophe le plus populaire de tous les temps. Ces mots et leurs morales ont traversé quatre siècles sans prendre une ride.

Allons plus loin et jouons !

Testez encore votre mémoire et vos connaissances avec quelques fables choisies parmi les plus savoureuses, sur les 240 qu’il a écrites ! Saurez-vous donner leurs titres ? Les solutions se trouvent à la fin de cet article : L’ours glosa sur l’éléphant, dit qu’on pourrait ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles(1)*… Je plie mais ne romps pas(2)… C’est double plaisir de tromper le trompeur(3)… On a souvent besoin d’un plus petit que soi(4)… Le plus âne des trois n’est pas celui qu’on croit(5)… Il sonne la victoire, va partout l’annoncer et rencontre en chemin l’embuscade d’une araignée(6)… Adieu veau, vache, cochon… Je suis gros Jean comme devant(7).

Son œuvre est une des plus originales

La littérature française est considérée comme une des meilleures au monde, grâce à une dizaine de grands auteurs dont Victor Hugo, Molière et son ami, ce génial conteur qu’est Jean de La Fontaine, dont les œuvres sont étudiées en Europe, en Amérique et en Asie. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a récemment déclaré que le français pourrait être la langue la plus parlée dans le monde, d’ici 2050, parce qu’elle plaît. Et La Fontaine en est un des grands promoteurs. Comment ? À travers ses fables.

Citadin autant que campagnard…

Jean de La Fontaine (1621-1695) possède un talent hors du commun. Mondain, solitaire et rêveur à la fois, il aime autant Paris et ses salons que sa campagne de Château-Thierry, à cent kilomètres, où il observe la nature et les animaux. Ni rebelle, ni révolutionnaire, il fréquente tous les milieux sociaux, qu’il croquera toujours avec bienveillance, sans les juger – il le dit : je suis comme eux –, en personnifiant nos amies les bêtes pour parler des artisans, des paysans, des bourgeois, des aristocrates ; et de la cour et du roi ! Cultivé, il aime jouir des plaisirs de la vie en homme libre. Un peu trop, sans doute, comme nous l’allons voir tout à l’heure !

Auteur engagé et courageux, il a des convictions et des amitiés solides qui l’incitent à oser défier le roi. Il se rattrapera à la première publication de ses Fables, en 1668, qui seront dédicacées au jeune dauphin, fils de Louis XIV.

… mais plus cigale que fourmi

Le poète se révèle sans doute « beaucoup plus cigale que fourmi ». Malgré l’énorme succès de ses fables et son élection à l’Académie française acceptée par Louis XIV, il accumule les dettes et doit vendre tous ses biens.

Son puissant mécène, le ministre Nicolas Fouquet, a été condamné il y a belle lurette par le roi pour corruption. Hélas, le droit d’auteur n’existe pas encore, « c’est là son moindre défaut ! » Et la grande amie et protectrice de « [son] Jean », Madame de La Sablière, n’est plus de ce monde. Ainsi, le grand fabuliste mourra seul dans la misère en demandant pardon autour de lui pour ses propres faiblesses et pour ses fautes.

À ce sujet — [LE GÉNIE FRANÇAIS] Molière, le comédien le plus génial de tous les temps

Fabuleux Fontaine

Fabrice Luchini nous met l’eau à la bouche

La Fontaine n’aimait ni les écoles ni les maîtres. Il le montre avec humour dans plusieurs fables, dont celle de L’Enfant et le Maître d’école : ce dernier fait la morale à son élève en train de se noyer, au lieu de se précipiter pour le sauver ! À l’inverse, l’école apprécie depuis toujours ces poésies qui jouissent d’une place incontournable dans les programmes scolaires, car les enfants y découvrent toutes les facettes de l’âme humaine.

Celui qui en parle le mieux, aujourd’hui, est sans nul doute le génial Fabrice Luchini, qui sait régaler les oreilles autant que les esprits et les cœurs. Pour lui, c’est souvent adulte qu’on découvre le charme fou des vers qu’on a appris enfant.

La voix et les intonations de Louis de Funès

On peut également se procurer les enregistrements de Louis de Funès, qui nous fait savourer La Fontaine par sa voix et ses mimiques inimitables. Ainsi, Le Petit Poisson et le Pêcheur, avec la fameuse morale « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».

Ésope, le plus ancien des fabulistes


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