Magazine Journal intime

propos ascétiques LXXIX

Publié le 05 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Satan, comme je l'ai dit, est chassé de l'âme par le saint baptême ; mais, pour les motifs évoqués précédemment, il lui reste permis d'agir sur elle par l'intermédiaire du corps. En effet, la grâce de Dieu habite dans la profondeur de l'âme, c'est-à-dire dans l'esprit. Car il est écrit : Toute la gloire de la fille du roi est au-dedans (Ps 44, 14), échappant au regard des démons.

C'est pourquoi de la profondeur même de notre cœur, nous sentons jaillir le désir de Dieu, lorsque nous nous souvenons de Dieu avec ferveur. Les esprits mauvais cherchent dès lors à s'insinuer en nous en passant par les sens corporels, et se tapissent, lorsque la chair leur en offre l'opportunité, chez ceux qui restent encore des enfants dans leur âme. Ainsi notre esprit, selon l'Apôtre, prend toujours plaisir aux lois de l'esprit, mais les sens de la chair sont prêts à se laisser entraîner sur la pente des plaisirs. De là vient que la grâce, à travers la perception de l'esprit, chez ceux qui progressent dans la science, réjouit le corps d'une allégresse indicible. Mais les démons, par les sens du corps, s'ils nous surprennent à courir avec négligence sur la route de la piété, asservissent de force notre âme, et la poussent, ces meurtriers, là où elle ne voudrait pas.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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