C'est pourquoi de la profondeur même de notre cœur, nous sentons jaillir le
désir de Dieu, lorsque nous nous souvenons de Dieu avec ferveur. Les esprits
mauvais cherchent dès lors à s'insinuer en nous en passant par les sens
corporels, et se tapissent, lorsque la chair leur en offre l'opportunité, chez
ceux qui restent encore des enfants dans leur âme. Ainsi notre esprit, selon
l'Apôtre, prend toujours plaisir aux lois de l'esprit, mais les sens de la
chair sont prêts à se laisser entraîner sur la pente des plaisirs. De là vient
que la grâce, à travers la perception de l'esprit, chez ceux qui progressent
dans la science, réjouit le corps d'une allégresse indicible. Mais les démons,
par les sens du corps, s'ils nous surprennent à courir avec négligence sur la
route de la piété, asservissent de force notre âme, et la poussent, ces
meurtriers, là où elle ne voudrait pas.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos
ascétiques. Cent chapitres.