<<Poésie d'un jour
La meule du pressoir à huile "U franghju"
au siège même du site de Terres de Femmes,
au premier plan, l'ouvrage de Gérard Cartier, Les Amours de Lorris
Photo: Angèle Paoli
ÉTÉ
Sommeil d’été furtif affranchi du
monde & tandis que court sur le disque
l’aiguille tenebrae … que vacille sur les
monts & décroît la lumière … factae
sunt à ce qui n’est pas s’abandonner…
… suis-je Cassandre la funeste
du ciel entrouvert a chu devant moi
comme un plomb un oiseau vertige
dans l’effroi te rejoindre Effacer
sur ton front le signe…
Dernières étoiles les oiseaux crient
mais ne meurent pas ni dans sa vieille
veste neuve celui que protège
l’œil de la belle endormie . le chignon
dénoué Hôtel Paradis & le nœud
des présages
.
Nature morte une flûte & des roses
dont une mouche sonde les plis écarlates
de qui oimè de qui trop aimée si peu
que te laisse en paix la beauté repousse
les galants 10 jours & les mouches
.
... loin de toi . veuf en blanc
tant de jours à traverser . long voyage
à défier les nombres impitoyables
qui nous séparent courant vers toi
sur ma canne la mémoire …
.
Es-tu seule ou nombreuse ce soir
dans le jardin d’été . Marie pensive
ou Marthe affairée aux domesticités
en ce jour où les nombres Insensibles
te jettent au passé . (l’anniversaire)
13 juillet bal des ardents le corps boite
rien ici qui me soit nécessaire sinon
ce qui manque mon seul bien vois-tu
répandu dans la nuit notre alphabet
& le moucheron au bord du pot de lait
qui volette . à s’y noyer
.
Rêve au petit matin dans une boîte
à pilules émaillée tu gardais les mots
que tu ne m’écris pas cristallisés
en menus sentiments colorés . j’attends
disais-tu qu’ils soient parfaits au réveil
sur mes lèvres leur goût doux-amer
Au fond d’un autre ciel la Tisserande
& le Bouvier . séparés par le vaste
fleuve du milieu se rêvent longuement
séparés mais qu’importe . une fois l’an
franchissant l’eau profonde
ils embrassent leur joie.
Je saurais te flatter si j’étais Desmarets
de Saint-Sorlin . & d’un chant éternel
te louer mais plus humble et promis
à l’oubli . si je sens dans la pénombre
ton parfum plus fortuné…
Gérard Cartier, Les Amours de Lorris, Photos de Joël Leick, Al Manar 2025, pp.37, 38, 39.
____________________________________________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________________________________________
Image, G.AdC
■ Gérard Cartier
sur Terres de femmes ▼
→I, « Les Docks » & II « Les Hautes Terres » in Le Méridien de Greenwich, Éditions Obsidiane, 2000
→ L'oca nera, La Thébaïde 2019 (lecture d'AP)
→ La duplicité. (poème extrait des Métamorphoses)
→ Les Métamorphoses (lecture de Maëlle Levacher)
→ Tristran (lecture de Nathalie Riera)
→ Le philtre (extrait de Tristran)
→ Le Voyage de Bougainville (lecture de Marie-Claire Bancquart)
→ Le Voyage de Bougainville (lecture d’AP)
→ EX MACHINA, Journal de L’OIE, La Thébaïde, Collection Roman, 2022.
→ Gérard Cartier / Le Voyage intérieur
→ Gérard Cartier, Le voyage intérieur, Flammarion poésie, 2024 (Lecture d’Angèle Paoli)
→ « I, Les enfances de Mara » in Le Roman de Mara, Tarabuste éditeur, 2024
→ « Terra nullius », Mers Boréales .87., in L’Ultime Thulé Jeu de l’oie, Éditions Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2018
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Flammarion) d’autres extraits de L’Ultime Thulé [PDF]
→ (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une fiche bio-bibliographique sur Gérard Cartier
