(A mi querida hermana mayor)Tu serais un livre d’images,dirais-je à l’enfantsi sage, voire un peu pédant,quand il pose à la galeriedes garnements imbusde science infuse et de vertu ;révérence au petit crevépréparant dans son coinquelque coup de poing assortid’un mot plein d’ironie –toute image trop belleappelle son verso rebelle…Je tourne volontiers tes pages,enfant des souvenances,dont les mille images en peinturefont des enluminurestantôt émaillées de ces motsgéniaux de l’innocence,et tantôt semblant étranglésdans ta gorge serréepar les chagrins ou la révolte –tous les clichés à la lanternedéfilent dans la chambrenoire aux sonoritéset aux moires ressuscitées…La vieille pianiste écoutel’élève qui désirelui rejouer la mélodielui rappelant d’anciens plaisirs ;l’heure hélas a tourné,va falloir se quitter, jeune homme,mais chante encore là-baset va manger des pommesà l’Arbre des envies…Peinture: L'Arbre de vie selon Gustav Klimt.