<< Mon poème du samedi

Ph., G.AdC
Long long le temps
long sans bretelle
à dénuder l’épaule
sans bouche à nouer
baiser nu
sans boucle à dériver
du lobe de l’oreille
sans mot à délivrer
entre deux lèvres tues.
Long long le temps vide
vie hors-champ
des―errance de l’âme
du corps vaincu par
non-désir
quoi d’autre hors passion
chants d’amour
reniés calendes du
néant.
Long le temps longue
la plainte féroce qui
ronge sang et eaux
larmes veines flétries
et vaines.
Je te cherche perdue et plus
ne me réponds mais
ta bretelle court sous
l’enfantine épaule
et m’appartient
je garde sous mes doigts
du fin duvet la caresse la soie
et la mer de nuages
infinis de promesses
jamais n’effacera
douceur tendresse
le dit de haine
dit d’amour
noir.
Dans un bar de Paris, le 29 novembre 2007
Angèle Paoli
Note : ce poème a été publié dans l'ouvrage collectif Calendrier de la poésie francophone 2009, Alhambra Publishing (Belgium), 2008, pp. 427-428.
